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L’appel de l’océan, la promesse de l’évasion.
Nous avons été nombreuses et nombreux à le ressentir ces derniers mois. Porter le regard sur cette immensité qui nous connecte au monde entier. À une période où l’ailleurs devient inaccessible, la côte française attire. Vivre à quelques minutes de la plage, avaler le remblai à grands coups de pédales, arpenter les sentiers côtiers qu’il vente ou qu’il pleuve. Cette promesse d’évasion de l’océan ébranle les habitudes les plus ancrées. Les résidences secondaires deviennent permanentes ou semi-permanentes. Nos vies changent. Nous consacrons une large plage (sic) de ce magazine à cette envie de venir vivre au bord de la mer. Non plus dans une station balnéaire mais dans une « ville…
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Le Castel Marie-Louise au firmament
Éric Mignard est un homme de ressources. Des ressources ultra-locales quand il s’agit de sa cuisine. Des ressources morales lorsqu’il est question de rebondir. Un rebond qui lui a permis de retrouver son étoile. Et c’est mérité. Rencontre. « Une belle émotion, une grande émotion, une fierté de récupérer cette étoile ». Éric Mignard n’essaie pas de voiler ses sentiments après le voyage qui l’a mené de la perte de son étoile à sa reconquête. Cette perte, cette « sanction », comme il le dit, il l’a prise en pleine face. « J’ai mis six mois à digérer ça », lâche-t-il. Après presque quarante ans de carrière, des années passées…
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Lucile Viaud, la géo-verrière qui transforme les ormeaux
Inventer du verre issu d’un paysage. Rechercher des ressources délaissées pour en faire un nouveau matériau. C’est le travail de l’artiste-chercheuse Lucile Viaud. Il a la couleur de la mer. Le « glaz » breton, synonyme des profondeurs de l’océan. Le verre que Lucile Viaud a créé est constitué de coquilles d’ormeaux et de micro-algues. C’est la base de son travail que de chercher dans un paysage les ressources délaissées, issue de l’agroalimentaire ou en attente de valorisation. « Ma consigne, c’est de ne pas acheter ou prélever dans l’environnement. Cela représente un temps important de recherche et de rencontre ». Ensuite, quand elle a trouvé la coquille d’ormeau, celle d’escargot ou un tas…
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Grain de Sail – Les voiles gonflées
Un cargo à voiles qui arrive les cales chargées sur un quai de Nantes. Ce n’est plus une image du passé. Grain de Sail vient d’effectuer sa première rotation transatlantique et a rapporté 33 tonnes de cacao depuis les Caraïbes et l’Amérique latine. Il va falloir s’y habituer. Désormais, Grain de Sail fera deux rotations par an entre Saint-Nazaire et les Amériques. La première rotation – une première en hiver pour un voilier de charge depuis la fin de la marine marchande à voile – a eu lieu en février. En principe, le navire devait accoster et décharger à Saint-Nazaire. Mais une grève des dockers a poussé Grain de Sail…
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Amélie Nothomb. « La vraie jeunesse, c’est la passion pour l’inutile »
Dans la vie, il y a peu de certitudes. Il y a le passage des saisons, la feuille d’impôts en septembre et la venue d’Amélie Nothomb à Nantes. L’auteure métronome vient à la libraire Coiffard chaque mois de janvier. Jean-Jacques Lester l’y a rencontrée pour France Bleu. Vous donnez l’impression que vous venez en dédicace avec encore beaucoup plus de joie qu’avant ! Avant, la dédicace, c’était la fête. Maintenant, la dédicace pour moi, c’est le carnaval. Ça donne une impression de prohibition. Des êtres humains viennent me rencontrer moi qui suis comme tout le monde, en manque d’êtres humains, en manque de contacts avec les autres. Pour beaucoup de…
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Benenota : une histoire de femmes (et de famille)
La grand-mère s’appelle Martine ; sa petite-fille Margaux. Assises côte à côte sur le canapé, on sent une vraie complicité entre les deux femmes. Ensemble, elles ont créé Benenota, une marque de linge de bain en fibre de bambou. Tout a commencé autour d’un repas de Noël durant lequel la grand-mère et la petite-fille découvrent les cotons démaquillants lavables. « On est toutes les deux passionnées de cosmétiques. On partage nos découvertes, nos astuces… On s’est dit que nous pouvions nous aussi fabriquer nos propres cotons lavables », raconte Margaux. Les deux femmes en confectionnent d’abord pour elles-mêmes : Martine transmet son savoir-faire couturier à sa petite-fille ; Margaux apporte son…