Portrait

Orange Blossom

Orange Blossom s’est lancé dans une aventure inédite : jouer sur scène avec des robots. Ils ont été imaginés par la compagnie nantaise La Machine.

 

« J’ai rêvé de quelque chose de poétique et d’orignal. » Carlos Robles Arenas, l’un des leaders du groupe nantais Orange Blossom, est encore ému par la première représentation publique de « Sharing ». Dans la salle de La Carrière à Saint-Herblain, alors que résonnent les premières paroles de Hend Ahmed, la chanteuse égyptienne du groupe de musique du monde, deux bras articulés se déploient. De la lumière jaillit de ces constructions métalliques. Tout au long des morceaux, ils bougent, se rapprochent, encadrent parfois la chanteuse, à quelques centimètres. Ils laissent également échapper de la neige, de la fumée, parant la scène d’une lumière irréelle. Ces robots sont le fruit d’un gros travail et d’un partenariat avec la compagnie La Machine. L’idée en est venue à Orange Blossom en passant devant la Galerie des Machines. Faire venir un robot sur scène. C’est François Delarozière, le « père » des Machines, qui s’est lancé avec enthousiasme dans l’aventure. C’est du jamais vu. « On s’est mis en danger. Ce n’était pas du tout sûr que ça marche et que ça provoque des émotions, souligne-t-il. Il fallait trouver un équilibre, prendre des risques, proposer un univers nouveau. » Les machines de huit cent cinquante kilos ne sont pas programmées. Elles sont commandées en direct depuis la console lumière. « Elles n’ont pas de rôle musical, je voulais laisser la musique s’exprimer, indique le créateur. Ce qu’on propose, c’est un voyage, comme autant de tableaux, chaque chanson permet de s’évader. » « On a apprivoisé les machines. On bouge avec, elles commencent à rentrer dans le groupe, s’amuse Carlos Robles Arenas. La relation s’est enrichie, à chaque filage, on a été plus loin, plus fort. On oublie la mécanique. »