Culture

Saint Nazaire

La ville de Saint-Nazaire a décroché cette année le label Ville d’art et d’histoire. Cette reconnaissance, annoncée par le ministre de la Culture, va permettre à la ville de mettre en avant davantage encore son patrimoine. 

Saint-Nazaire ne se résume pas d’une phrase. C’est la ville des chantiers navals. De l’aéronautique. C’est un littoral balnéaire, une cité aux vingt plages. Une architecture redessinée par la guerre. C’est une porte d’entrée sur le parc régional de Brière. La ville de l’estuaire est unique.

« Cette reconnaissance de l’État est la confirmation attendue d’un changement radical de regard sur notre ville, souligne David Samzun, le maire de Saint-Nazaire. Elle a subi les rudes assauts de l’Histoire, mais elle est pour autant digne d’intérêt. Notre ville est belle, atypique et originale. Elle a su préserver son identité, aussi bien matérielle qu’immatérielle. Un caractère unique qui doit encourager chacun de nous à y porter attention et à faire découvrir ses trésors au plus grand nombre ».

Lors de son audition devant la commission nationale du label Ville d’art et d’histoire, et au terme d’un processus de près de deux années, le maire de Saint-Nazaire avait souligné la place importante de Saint-Nazaire dans l’histoire de France. Il a pointé l’intérêt historique majeur de ses chantiers navals créés il y a cent cinquante ans et qui produisent les plus grands et les plus innovants paquebots du monde, mais aussi l’intérêt de son industrie aéronautique presque centenaire, de son architecture de reconstruction, de son littoral balnéaire et préservé.

Le patrimoine s’inscrit depuis plusieurs années désormais au cœur du projet global de la Ville de Saint-Nazaire, que ce soit dans le cadre de sa reconquête urbaine, du développement de la citoyenneté, du travail collectif avec les habitants ou encore de son attractivité touristique.  

Avec cette reconnaissance de l’État, qui va permettre à Saint-Nazaire de rayonner bien au-delà des frontières nationales, la Ville s’engage pour dix années renouvelables qui amèneront la collectivité à mettre en place notamment un centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine, des études scientifiques et une aire de mise en valeur et de protection du patrimoine et à soutenir une programmation grand public.

Des bâtiments exceptionnels

Les halles centrales 

Claude Dommée, architecte (1956-1958)

C’est certainement dans cet édifice que l’emploi du béton armé a été le plus expressif et le plus audacieux de toute la période de la reconstruction. Les auvents nervurés de plus de sept mètres de portée affirment les possibilités du béton armé. Cette recherche esthétique permet en fait de gérer l’éclairage naturel selon les nécessités du lieu. La lumière ne vient que du nord, évitant au soleil de réchauffer les étals, garantissant ainsi une meilleure conservation des produits.


L’école Jean Jaurès

Georges Legendre, architecte (1950-1952)

L’école Jean Jaurès est le premier bâtiment public reconstruit. Ses 4 000 m² sont un manifeste de la renaissance de la ville au cœur de laquelle l’enfant et l’enseignement prennent une place importante. Neuf cents enfants peuvent y être accueillis. Appareillée en schiste et granit, tout en utilisant les planchers béton, protégée par ses vastes toits d’ardoise, l’architecture est d’une écriture régionaliste observant cependant un plan et des dispositions modernes.


La gare des chemins de fer

Construite en 1867, c’est le terminus de la compagnie du Paris-Orléans sur l’Atlantique. Ce quartier constituait le véritable centre économique urbain de la ville d’avant-guerre. Endommagée pendant les bombardements de la Seconde Guerre mondiale, la gare fonctionne jusqu’en 1955. Elle accueille aujourd’hui une pépinière d’entreprises, mais c’est surtout la reconversion du site en Théâtre qui l’a réinséré dans la vie urbaine.


L’usine élévatoire

L’usine élévatoire est construite entre 1909 et 1911. Elle permet la montée artificielle du niveau d’eau dans les bassins. Elle est unique en France. 


L’ancien hôtel Le Wilson 

Cet immeuble en brique et en pierre, construit au début du XXe siècle, illustre l’aspect double du quartier : quartier résidentiel de la ville et conçu à la manière d’un lotissement balnéaire. Son architecture est d’inspiration néo-flamande, plutôt rare sur la façade atlantique . Le bow-window, le grand balcon et la véranda cherchent à ouvrir la maison au maximum vers la mer.

Et originaux ! 

L’église Sainte-Anne

Henri Demur, architecte (1957-1959)

L’édifice est surmonté d’une toiture presque plate, invisible. Le plan est rectangulaire : sans bas-côtés et sans transepts. La façade comporte deux cylindres en partie basse. À gauche, le baptistère ; à droite, l’ancien garage à vélos. Ils sont ornés d’une mosaïque dessinée par Paul Colins, grand affichiste du XXe siècle, et réalisée par Jean Barillet. Intitulée « L’hymne au travail », elle représente des scènes de construction navale.


La Soucoupe

Roger Vissuzaine, architecte et Albert Audias, paysagiste (1963-1970)

Situé sur les espaces conquis sur le Grand Marais, l’équipement marque le développement urbain vers l’ouest. Le projet propose une architecture sous forme de calotte sphérique inclinée d’une surface de 1 600 m². La coque autoportante réalisée en voile de béton absorbe toutes les charges de construction. Cette technique permet de dégager et d’ouvrir l’espace intérieur sans aucune contrainte de mur porteur ou de pilier.


Le palais de justice

Maurice Ferré, architecte (1963-1965)

Afin de remplacer le palais de justice de style néoclassique de 1884, le nouveau bâtiment, construit avec les indemnités de guerre, occupe à lui tout seul un îlot entier de la ville reconstruite. L’entrée principale est ornée de part et d’autre de deux hauts-reliefs réalisés par les sculpteurs Joël et Jan Martel.