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Marine B Création : J’ai envie de sonder l’âme de Nantes

Marine B a posé ses pinceaux à Nantes. L’artiste devenue une figure locale dans le Finistère, où elle œuvre depuis des années, a fait le pari de repartir à zéro à Nantes. Une ville qu’elle connaît pour y avoir fait ses études d’art. Dans sa jolie boutique de la rue de Verdun, elle a installé ses créations colorées à découvrir sur des tableaux ou des objets du quotidien. Rencontre. 

Comment décrire votre univers ?

Il y a de la couleur, de la joie et de l’humanité. Il y a aussi le passé qui transpire, comme dans les Bigoudènes ou les poissons que j’aime représenter. Mon père était patron pêcheur et l’univers de la mer me parle, forcément. Ma grand-mère était bigoudène avec la coiffe. C’est un peu pour elle que je me refuse à représenter ces Bretonnes avachies sur un vélo. Chez moi, elles ont la taille fine, le style épuré, stylisé, un peu moderne, à l’image d’une Bretagne qui a su se moderniser et qui n’est plus le cliché qu’on véhicule trop souvent, y compris au travers de l’art. 

Vous avez travaillé pendant plusieurs années chez Henriot, la faïencerie de Quimper. Que gardez-vous de ce passage ?

J’ai appris la sûreté du geste. Un trait net et réfléchi que j’ai appris pendant neuf ans chez Henriot. J’ai créé là-bas un décor qui est toujours commercialisé, et c’est une belle fierté. 

Un art accessible

Aujourd’hui, vous proposez un art accessible, en reproduisant votre travail sur de nombreux supports. Pourquoi n’avez-vous pas continué à ne peindre que des toiles vendues en galerie ?

J’ai exposé pendant dix ans dans une galerie de Pont-Aven. Beaucoup de personnes qui passaient la porte aimaient mon travail, mais me disaient aussi regretter de ne pas avoir les moyens de l’acheter. J’ai ensuite eu l’opportunité de faire reproduire mon travail. J’ai hésité, et puis j’ai repensé à ces clients et je me suis lancée. J’ai envie que tout le monde puisse acheter mon travail. L’œuvre des artistes ne doit pas être réservée à une élite. 

Où faites-vous fabriquer vos produits ?

En France, pour l’écrasante majorité. Les toiles sont reproduites en Bretagne, ce qui me permet d’avoir un vrai regard sur la qualité, et aussi de proposer des personnalisations. Les lampes sont fabriquées en Vendée. Quand on défend une culture locale, le « made in France », c’est essentiel. 

La personnalisation de vos œuvres, c’est un détail important pour vous ?

Cela me permet d’être au plus proche de ceux qui vont accueillir mes œuvres. Nous travaillons main dans la main avec ceux qui réalisent les tableaux, les mugs, les lampes… C’est ce qui permet de pouvoir proposer ces petits clins d’œil. 

Mais vous parvenez tout de même à conserver des prix abordables…

C’est ce que je veux faire, proposer des produits pour tout l’univers de la maison, mais à des prix abordables. Ce sont des produits de consommation courante qui vont apporter un peu de soleil dans les maisons. C’est en tout cas ce que nous disent les gens. 

Des séries limitées

Pour autant, vous ne faites que de petites séries. Pourquoi ce choix ?

Parce que quand les gens viennent et reviennent, ils ne trouvent jamais la même chose. Et surtout, ils ne voient pas les mêmes objets partout. J’ai fait ce choix de m’auto-limiter. Un torchon, par exemple, est fabriqué à cinquante exemplaires en boutique. C’est ça aussi, je pense, que les gens apprécient.

Vous êtes très implantée dans le Finistère Sud. Revenir à Nantes où vous avez fait vos études, c’est un pari ?

C’est un choix de vie. Nos enfants sont grands, j’avais envie de retrouver la ville de Nantes tout en gardant un pied dans le Finistère. Avec mon mari qui m’accompagne, on veut retrouver ce bruissement, ce côté créatif qui existe à Nantes. Ici, on doit refaire nos preuves, c’est excitant (rires).

Quel accueil avez-vous reçu pour votre retour ?

Vraiment très bien. On sent la curiosité de ceux qui poussent la porte. J’ai commencé à créer des séries uniquement centrées sur Nantes. J’ai représenté l’Éléphant, la Grue Jaune. Mais ce n’est qu’un début. J’ai envie de sonder un peu plus l’âme de cette ville. 


La Boutique de Marine B

22 rue de Verdun, Nantes – 02 55 54 62 04 – laboutiquedemarineb.com