Les chenilles processionnaires
La chenille processionnaire du pin est la larve d’un papillon de nuit, le Thaumetopoea pityocampa. Le papillon qui est la forme « adulte » de la chenille, éclos durant l’été entre juin et septembre. La femelle papillon recherche un pin pour y pondre ses œufs sur les rameaux ou les aiguilles. Les papillons sont nocturnes et ne vivent généralement pas plus d’une nuit. L’éclosion a lieu cinq à six semaines après la ponte. Elle donne naissance à des chenilles qui muent avant l’hiver.
Les jeunes chenilles tissent des pré-nids où elles passent la journée. Les larves commencent à manger le limbe des aiguilles de pin. Dès que la zone autour de leur abri n’offre plus assez de nourriture, les chenilles émigrent plus haut dans l’arbre et reforment un nouveau nid. C’est ainsi que par de belles journées ensoleillées, on peut les voir en procession sur le tronc ou les branches d’un pin. Elles vivent en colonies de plusieurs centaines de chenilles.
À ce stade, elles ne sont pas encore urticantes. Puis, elles forment un nid volumineux d’hiver définitif, construit côté sud pour profiter des rayons du soleil. Elles en sortent la nuit pour s’alimenter, se déplaçant en procession suivant un fil de soie qui leur permet de rentrer au nid. Au printemps, les chenilles en procession conduite par une femelle quittent l’arbre pour aller s’enfouir dans le sol à quelques centimètres sous terre (cinq à vingt centimètres) dans un endroit bien ensoleillé. Les processions peuvent se déplacer jusqu’à quarante mètres. Toutes les chenilles se tiennent les unes aux autres et se déplacent en longue file. Une file peut compter quelques centaines de chenilles.
C’est lors de cette migration, avant de s’enterrer, qu’elles sont les plus dangereuses à cause de leurs poils urticants. Les animaux qui cherchent à avaler une chenille ou qui marchent malencontreusement dessus ressentent immédiatement de fortes irritations.
On peut observer une salivation intense de la cavité buccale, et, au bout de quelques jours, la langue peut présenter des taches blanches et même noirâtres, signe d’un début de nécrose. Dès que vous suspectez que votre animal a pu être en contact avec une chenille processionnaire, consultez d’urgence un vétérinaire, il y va de sa survie.
La prévention de la présence de ces chenilles consiste à détruire le nid présent sur les pins de votre jardin ou à installer des écopièges.
Dr Philippe Gévaudan
Vétérinaire à domicile sur la presqu’île guérandaise
06 15 04 51 97