Food,  Rencontre

La Table Ebène : fusion de l’Afrique et de l’Europe

Haraba Touré a lancé il y a quelques semaines La Table Ébène, à deux pas de la place Graslin à Nantes. Au menu : une cuisine fusion qui prend ses racines aussi bien en Afrique qu’en Europe. Un concept unique à Nantes.

Quel est le concept de La Table Ébène ?

C’est la fusion culinaire. C’est une cuisine occidentale aux racines africaines qui intrigue et qui accroche, aussi.

Comment se décline ce concept ?

On retrouve cette fusion dans la nourriture, les cocktails, l’ambiance, le décor. C’est un mélange de cultures. Pour la déco, on est Art déco et Africain en même temps. Dans l’assiette, on trouve des plats traditionnels français, italiens ou issus de l’Afrique de l’Ouest.

Vous voulez vous adresser au plus grand nombre ?

Absolument ! Le but, c’est de toucher tout le monde. On ne veut surtout pas viser une seule communauté. C’est aussi pour cela que nous avons sur la carte aussi bien du mafé que du risotto ou des tagliatelles. C’est un dialogue entre l’Afrique et l’Europe, et à travers ces deux continents-là, notre façon de nous adresser à chacun.

Cette fusion se retrouve donc, également, au niveau de la déco ?

On a joué sur les couleurs sobres et la qualité en matière de mobilier et d’assises. Au mur, on peut voir le portrait d’une personne d’un village du Mali, que j’ai imaginé et réalisé par Eno Kurgen. Il est traité à la manière Art déco. Et puis, nous sommes Africains : ce ne sont pas des clients qui viennent chez nous, mais des invités, et il faut bien les accueillir.

Vous êtes à deux pas de la place Graslin, face au cours Cambronne. Pourquoi avez-vous choisi ce quartier ?

C’est un véritable clin d’œil : j’étais à l’école juste à côté ! En fait, ce local m’est tombé dessus. Je l’ai repris il y a deux ans, je ne savais pas ce que j’allais faire avec. Les idées sont venues petit à petit l’été dernier. Au début, j’avais vraiment un axé Afrique avec des assiettes « représentatives ». Et puis, j’ai voulu raconter cette histoire de fusion entre nos continents. Je ne suis pas restaurateur. C’est un pari risqué, un challenge.

Un challenge que vous ne relevez pas tout seul. Il y a Camille, au bar qui vous accompagne…

Nous avons beaucoup échangé. Camille a été formé à très bonne école dans le domaine du bar auprès de Jean-Yves Morinière, ancien président des Barmen de France. Nous avons développé un concept sans alcool dans le restaurant. C’était important de pouvoir s’appuyer sur des cocktails indiscutables qui nous emmènent aussi en voyage, comme le Coquelicot : jus d’airelles, de framboise, de fraise, chocolat blanc et sirop mojito. Il y a aussi le Madiba : aloe vera, maracudja citron vert, pêche blanche et feuille de basilic.

Pourquoi ce concept sans alcool ?

En Afrique de l’Ouest, on mange bien sans pour autant consommer de l’alcool. Je voulais recréer ça en même temps qu’une ambiance cosy, pas troublée par l’alcool. Un voyage culinaire avec des cocktails de création.

Les clients doivent faire leur choix sur une tablette. Pourquoi ce système ?

La tablette nous permet de donner de la visibilité à ce que l’on propose : les photos des plats sont mises en avant. On va ainsi au-delà d’un simple énoncé d’une ligne. Manger commence déjà par les yeux. Ce système est très intuitif, il prend même en compte les allergies alimentaires pour proposer une sélection de plats !

La Table Ébène est ouverte depuis quelques semaines. Comment avez vous perçu l’accueil par la clientèle ?

Il y a énormément de curiosité, ce qui nous va tout à fait ! Nous contribuons à animer la rue avec la terrasse, les décors… Les gens sont intrigués. Le bouche-à-oreille fonctionne, et c’est ce qui compte. On a beaucoup de clientèle du quartier.

La Table Ébène
2 rue Piron, Nantes
02 40 54 10 31
www.table-ebene.fr