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Les Rigolettes Nantaises fêtent leurs 120 ans

La confiserie créée par Charles Bohu fête cette année ses 120 ans. Son pouvoir de séduction n’a pas pris une ride. Stéphane Le Guiriec veille sur ce trésor gastronomique né à Nantes.

« Je pense qu’on est destiné à des choses et que les Rigolettes m’étaient destinées. » Dans l’arrière-boutique du siège des Rigolettes Nantaises, rue de Verdun, Stéphane Le Guiriec est intarissable d’enthousiasme pour sa confiserie inclassable. « C’est la seule confiserie ancienne parmi les 645 confiseries répertoriées qui n’est pas classifiée. » La raison ? Une coque extérieure en sucre dur et un intérieur fondant. À la fois dures et molles, « les Rigolettes correspondent à tous les mangeurs de bonbons qui existent : ceux qui laissent fondre et ceux qui croquent », sourit-il.

Ce bonbon fourré a été un peu copié depuis cent vingt ans, mais jamais égalé. Il faut dire que les ingrédients sont soigneusement sélectionnés. Sucre français, fruits bio quand c’est possible. À l’intérieur, on trouve en effet une véritable pulpe de fruit. « J’aime dire que la Rigolette est comme le cœur d’un Breton, s’amuse Stéphane Le Guiriec. Dur comme le granit à l’extérieur. Mais il suffit de croquer un peu et on dégouline d’amour. »

Série saisonnière

Le secret de ce goût unique ? Un moule tout aussi unique. Il pèse plus de 100 kg, il moule, il presse, il coupe. « C’est presque une pièce d’horlogerie. Il a été fait en un seul exemplaire. Il faut réunir au minimum cinq personnes en même temps pour faire une Rigolette. » Citron, mandarine, cassis, ananas, framboise… Les saveurs d’origine se sont démultipliées sous l’impulsion de Stéphane Le Guiriec. « On a commencé par enlever tous les colorants artificiels. Ensuite, on a fait des tests. On a essayé cinquante-six parfums pour l’instant. »

Certains sont restés pour l’éternité : le chocolat praliné et le caramel au beurre salé. D’autres viennent le temps d’une saison. « Nous avons créé une série saisonnière : les parfums changent tous les étés et tous les hivers. » Cet été, ce sera fraise, melon, groseille, abricot et cerise. Une autre série est dédiée aux fleurs. « C’est mon côté romantique », s’amuse-t-il en faisant déguster des confiseries saveur hibiscus, coquelicot, rose ou fleur d’oranger.

La Rigolette s’exporte

Stéphane Le Guiriec, le diplômé notaire qui a racheté Les Rigolettes Nantaises il y a douze ans à la barre du tribunal de commerce, a su faire rayonner la confiserie nantaise bien au-delà de la ville. « J’en envoie au Japon depuis dix ans, au Canada, en Chine… Et puis, c’est très important pour moi, je continue à travailler avec les indépendants qui nous font confiance depuis des décennies. »

Ce petit bijou du patrimoine nantais – la boîte d’origine est au musée du château des ducs de Bretagne, tout comme l’ancienne enseigne – travaille également avec d’autres producteurs locaux pour décliner ses saveurs. Le Nantillais à la Rigolette Ananas est ainsi né, tout comme la Rigalette (saveur galette au beurre) et la Rigolette Framboise de Roul’Galettes. « Il y a tellement de choses à faire, s’enthousiasme Stéphane Le Guiriec. Ce qui manque, c’est un fabricant d’alcool pour faire du rhum à la Rigolette. » L’appel est lancé.

Les Rigolettes Nantaises
18 rue de Verdun
02 40 48 00 39