KANOPE : Maison de mode

Comment définiriez-vous l’esprit Kanopé ?

Kanopé s’adresse à la femme active. Je ne parle pas forcément d’âge : une femme de trente ans peut être moins active qu’une femme de soixante, aujourd’hui. C’est une femme qui peut être maman, faire son sport, avoir son travail, ses amis, son couple et tout gérer. C’est une femme qui est en évolution dans un monde qui bouge.

À qui s’adressent vos créations ?

Je dirais que c’est une personne qui aime s’habiller, qui a un style moderne, qui suit les tendances sur les réseaux sociaux, mais qui n’est pas pour autant fashionista. Elle a besoin de confort parce qu’elle a une vie active. Ce n’est pas une victime de la mode : elle crée son style et sa mode. C’est pour ça que plusieurs thèmes vont se croiser chez nous. L’idée est de pouvoir aller au bureau avec nos vêtements ou d’aller chercher les enfants le soir, tout en permettant un côté plus décontracté ou stylé le week-end, selon les rendez-vous.

Comment fonctionne votre processus de création ?

Nous faisons tout en interne. C’est ma sœur Laëtitia qui s’en occupe avec Chloé, notre styliste. C’est un choix assez rare, que nous avons fait, de travailler avec une styliste en interne. Beaucoup de marques préfèrent collaborer avec plusieurs freelance. Mais nous avons privilégié l’envie de travailler avec une personne qui est réellement imprégnée de la marque.

Qu’est-ce qui vous inspire ?

Nous étudions les tendances au travers des Salons ou du suivi des défilés, un peu partout dans le monde grâce à Internet. Ensuite on crée une histoire avec un mood board. Chez nous, il y a toujours quatre capsules, quatre thèmes. Ensuite, sur la base de ces histoires, nous créons un colorama et choisissons les formes et les matières.

La matière est très importante pour vous ?

Effectivement, nous sommes très axés sur le produit. On part de la matière d’abord, c’est elle qui va décider quelle forme elle va pouvoir donner.

Dans quelle gamme de prix vous situez-vous ?

Selon les pièces, on se situe en boutique entre quatre- vingts et cent euros, c’est ce qu’on appelle le moyen-haut de gamme. Mais dans la création de nos produits, nous allons toujours apporter un côté premium, de belles qualités, de beaux touchers et de belles finitions. Nous utilisons aussi bien du coton que du lin ou des matières recyclées, ce qui est très important pour nous depuis toujours.

Quel avantage pour vous de procéder ainsi ?

Nous sommes à deux heures de notre pays de fabrication, nous sommes voisins. En Tunisie, il y a le savoir-faire, du textile et du denim. Kanopé est spécialiste du pantalon, c’est notre force.

Le calendrier de la mode est beaucoup bousculé ces derniers temps par différentes marques. Dans quelle temporalité vous situez-vous ?

Nous mettons au point deux collections par an, une été et une hiver. Nous fabriquons en fonction des commandes clients en boutique, même si nous avons toujours un peu de stock supplémentaire pour pouvoir assurer le réassort de nos clients. Nous restons donc dans un cycle contrôlé et logique. Nous ne sommes pas dans la surconsommation et nous ne l’avons jamais été.

Le moyen–haut de gamme, où vous vous situez, est aujourd’hui bousculé, on voit la fermeture de beaucoup de grandes enseignes, comment avez-vous résisté ?

On souffre terriblement. La fast fashion nous a fait beaucoup de mal. Aujourd’hui, en période de crise, le luxe souffre moins que le moyen-haut de gamme. Il y a un discours ambiant où on entend que les consommateurs font de plus en plus attention à ce qu’ils achètent. Ce n’est pas quelque chose que nous ressentons pour l’heure sur le terrain, mais on se bat, et on y croit !

Qu’est-ce qui vous fait y croire aujourd’hui ?

Nous sommes présents aux côtés de nos boutiques multimarques. Nous sommes dans un métier de passion, la mode, on adore ! On croit aussi à l’intelligence humaine. Je pense qu’à un moment les codes vont bouger peut-être avec la génération qui arrive. On ne peut pas se dire qu’on va tuer la planète et continuer à consommer comme des malades !

Dans combien de magasins êtes-vous présents aujourd’hui ?

Nous avons environ deux cent cinquante distributeurs et nous produisons entre quatre-vingts et quatre-vingt-dix mille pièces chaque année. Nous présentons entre cent vingt et cent cinquante références dans notre vestiaire à chaque collection.

Votre marque est implantée depuis toujours à Saint-Nazaire. C’est hors des circuits classiques de la mode, non ?

Un peu, oui. On doit être les seuls ici. Ça vient tout simplement du fait que nos parents se sont installés à Pornichet. D’ailleurs, je trouve que ce côté bord de mer se sent dans l’ADN de notre marque. Un côté sportswear chic. Et toutes les photos pour nos books sont prises ici, à Préfailles, au Croisic ou à Nantes.

Quelle sera votre mode pour cet été ?