Habitat

Immobilier. Marché fébrile et tendu à La Baule

Un confinement qui change tout ?

« Les deux vagues de confinement vous ont-elles conduit à reconsidérer à long terme l’organisation de votre vie professionnelle ? ». C’est la première question d’une étude très intéressante menée par Barnes International. À 43 %, les personnes interrogées répondent « oui ». 25 % des sondés déclarent vouloir acheter une résidence secondaire en prévision de possibles futurs confinements, et pour 82 % d’entre eux, cette résidence doit permettre d’accueillir la famille avec enfants et petits-enfants, y compris en situation de télétravail. « Qu’il s’agisse de Nantes, où la demande s’est fortement accrue pour les appartements avec terrasse et les maisons familiales, ou La Baule, qui connaît une augmentation des recherches de biens avec terrain et piscine, nous notons un net accroissement des recherches à caractère familial, décrypte Étienne de Gibon, directeur associé de Barnes Nantes-La Baule. Il s’agit de maisons de vacances pouvant recevoir plusieurs générations ou de propriétés comptant plusieurs bâtiments, pour y accueillir les amis en plus de la famille proche. Il s’agit souvent de demandes émanant de Parisiens et de Français installés à Londres ». En effet, au-delà de la résidence secondaire « classique » (ou 89% des sondés veulent désormais passer plus de temps chaque année), Barnes pose là la très bonne question du concept de résidence « semi-principale ». Cela veut dire que les frontières se brouillent schématiquement entre la résidence de ville et la campagne ou la mer. On partage son temps au lieu d’y séjourner sur de courtes périodes. 72 % des personnes interrogées sont favorables à cette idée. 

Le crédit à la peine

Alors que les prix augmentent, la possibilité d’obtenir un crédit est de plus en plus contrainte. Explications. 

« Emmanuel Macron n’aime pas l’immobilier ». L’explication, lapidaire, lâchée par une conseillère dans une grande banque nationale, donne l’ambiance. Le gouvernement a durci certaines règles et régulé le crédit immobilier. Bonne nouvelle pour éviter la création d’une bulle immobilière. Moins bonne nouvelle pour les acquéreurs. Les taux sont bas. Historiquement bas. 1% sur vingt ans. Encore faut-il pouvoir en profiter. « Aujourd’hui, beaucoup d’acquéreurs sont obligés de revoir leurs critères à la baisse par rapport à il y a un ou deux ans, explique Marie-Laure Pécot, courtière en prêt immobilier chez Yama Conseils. On peut être amené à diminuer la taille de la maison, ou faire une croix sur une pièce ». La raison ? « Nous n’avons plus de souplesse sur la durée. Avant, on avait des dossiers qui passaient sur trente ans. Aujourd’hui, c’est vingt-cinq ans et vingt-sept ans pour une construction ». 

Autre totem : le taux d’endettement. Le poids du crédit ne doit pas être supérieur à 33% des revenus du ménage, 35% dans certains cas. Les banques doivent y veiller strictement. « Désormais, l’assurance du prêt doit être comptée dans ces 33%. Ça change les choses, assure-t-elle, il y a des dossiers qui seraient passés sans souci il y a deux ans et qui ne passent plus aujourd’hui ». Un apport personnel est également quasi obligatoire. « Il y a beaucoup de paramètres à évaluer. Le taux, aujourd’hui, ça ne veut pas dire grand-chose. Il faut prendre en compte l’ensemble des coûts avant de se décider », assure la professionnelle.

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