À la rencontre de

Ceylan Yilmaz

C’est un nouveau métier qui fait rêver. Être invitée dans les plus beaux endroits, recevoir des vêtements, du parfum, du maquillage et parfois de l’argent pour les mettre en scène et se mettre en scène avec. Mais être influenceuse, c’est aussi beaucoup de réflexion et de travail pour que l’image soit parfaite. 

Be creative – Tenue comfy pour le confinement

Ceylan Yilmaz est à la tête d’une communauté près de 90 000 membres sur Instagram. La Vannetaise a quitté son travail à Paris il y a trois ans, pour dialoguer avec elle à plein temps.

« Les choses ont pris énormément d’ampleur, raconte-t-elle. Je recevais beaucoup de demandes de création de contenus, de collaborations plus ou moins rémunérées. Mais il y avait des événements auxquels je ne pouvais pas assister parce que j’étais au travail. C’était assez frustrant. Il a fallu que j’ose sauter le pas et que je prenne le risque de quitter mon poste pour me lancer dans ce nouveau métier. »

Elle choisit de se consacrer à Instagram. « C’est une question de personnalité. Youtube touche toute la communauté « voyage », très développée et très sympa. Mais je sens que je n’ai pas de valeur ajoutée sur cette plateforme, détaille-t-elle. Les blogs touchent les trente ans et plus mais je ne suis pas assez active, et il n’y a pas aujourd’hui de demande des marques envers les blogs. Sur Insta, il a tout : photos, texte, vidéo… C’est ce qui me fait gagner ma vie et m’épanouit le plus. » 

Sur le réseau social, elle a créé un univers chic, romantique, aux tonalités noir et blanc. Mais derrière les images parfaites se dissimule un travail de chaque instant. Et une nécessité de coller aux besoins de cette toute nouvelle industrie. « Il faut bien prendre ce métier comme tel. Il y a un aspect de micro-entreprise où on est seul pour tout gérer. Des demandes client plus ou moins contraignantes. Il faut les respecter, respecter le cadre imposé : réaliser le contenu, le faire valider, le publier dans une certaine plage temporelle et ensuite faire un retour, envoyer les statistiques. C’est donc une phase de création, une mise en place, un bilan. Ça demande beaucoup d’autonomie. »

Il faut aussi savoir choisir ses partenaires. « Il faut des marques qui soient en accord avec mes valeurs et mon univers. Je reçois je ne sais combien de mails par jour pour des collaborations. Mais je ne peux pas vivre de rouge à lèvres ou de dotation produit », souligne-t-elle. Ce ne sont pas des produits que viennent chercher ses followers. C’est elle. Sa vie, son univers.

« C’est cette authenticité qui intéresse ma communauté. C’est pour ça qu’on nous suit, pour notre vie privée, pour ce qu’on fait, ce qu’on partage. Si on est un panneau publicitaire très lisse, il n’y a aucun intérêt à s’abonner. »