La nouvelle vie partagée
Redonner vie à une gendarmerie, un Ehpad, une colonie de vacances… C’est le pari que s’est lancé il y a une dizaine d’années la société nantaise Stevalis. Une réhabilitation immobilière qui permet de créer des logements et des espaces de vie à prix abordable et à taille humaine.
« Ce que j’aime, c’est créer. » Frédéric Peraudeau, le président de cette société familiale, a passé toute sa carrière à bâtir. Il est à l’origine, avec sa famille, de la création des magasins Vêt’Affaires en 1987. Cet autodidacte travaille aujourd’hui avec son fils Steven et sa sœur Christine dans un tout autre domaine : la réhabilitation immobilière. Ils s’intéressent aux bâtiments qui ne correspondent plus aux normes actuelles ou qui ont tout simplement perdu leur utilité.
« Ce peut être des centres de vacances dont les mairies ne souhaitent plus s’occuper parce que les modes de vie ont changé, mais aussi des Ehpad ou des gendarmeries. Souvent, des bâtiments neufs ont été construits et les mairies qui les possèdent ne savent plus quoi en faire. »
Avec l’évolution des normes, des bâtiments, souvent parfaitement en état, ne sont plus adaptés. « C’est effectivement le bâtiment lui-même qui n’est plus compatible. C’est le cas, par exemple, dans les Ehpad : la taille des chambres a été revue à la hausse et il est impossible de transformer complètement le bâtiment. C’est plus intéressant d’en construire un neuf. »
Une rénovation exigeante
Plutôt que de laisser ces bâtiments à l’abandon ou de les détruire pour en construire d’autres à la place, la société Stevalis propose de les réhabiliter. « Nous prenons le projet dans sa globalité. Nous étudions la manière de redistribuer les espaces et de créer des logements. Par exemple, dans un ancien Ehpad, nous pouvons rassembler quatre chambres pour créer un trois-pièces. »
L’entreprise a une équipe dédiée pour ces réhabilitations. Les artisans sont capables de rénover les locaux de fond en comble. « J’attache une attention toute particulière à la qualité des matériaux utilisés : du parquet, du carrelage à la finition de la salle de bains. Ces rénovations s’inscrivent sur le long terme. Il faut que les habitants s’y sentent bien aujourd’hui comme demain. »
Des jardins partagés
Le bien-être des locataires est au cœur des préoccupations de Stevalis. « La première chose qui intéresse nos locataires, c’est que ces bâtiments sont le plus souvent construits en cœur de bourg. Ils sont au carrefour des services, des commerces, des écoles », sourit Christine Peraudeau. Pour la commune, quand une vingtaine de foyers s’installe, c’est également une impulsion supplémentaire. Les occupants, qui bénéficient de loyers parmi les plus bas du marché, ont aussi accès aux espaces extérieurs qui sont parfois très importants.
« Nous avons créé des jardins partagés, des terrains de boules, des jeux pour les enfants. Il y a même, parfois, des poulaillers. Ça fascine les enfants d’aller chercher les œufs », s’amuse Frédéric Peraudeau. En creux, on comprend que la mixité sociale est non seulement encouragée, mais recherchée. « Les modes de vie ont évolué, souligne le président de Stevalis. Nous proposons des logements aussi bien aux personnes âgées qui veulent se rapprocher d’un bourg, qu’aux jeunes actifs, aux étudiants, ou aux familles monoparentales. Il y a un rôle social dans l’habitat qu’il ne faut pas négliger. »