Maison Fétiche
Caroline Basuyau est artiste peintre. Il y a quelques mois, avec son mari Johann David, ils ont créé Maison Fétiche. Les œuvres de Caroline deviennent de magnifiques foulards en soie. Un joli chic qui véhicule aussi des messages. Rencontre.
L’atelier de Caroline Basuyau est situé tout en haut de sa maison du cœur de Vannes. Mais quand elle travaille, son regard se perd au-delà de la campagne environnante. Elle peint des guépards, des léopards, des ours polaires. « Ce sont des animaux en voie de disparition, c’est très exotique en général », précise-t-elle.
Johann David et Caroline Basuyau
Mais derrière ces peintures se dissimule un message. « L’ours polaire dans la forêt tropicale, il y a une contradiction, quelque chose qui résonne. Le message, on ne le comprend pas tout de suite, mais il porte sur le changement climatique. Aujourd’hui, c’est une évidence, mais c’est un travail que je poursuis depuis des années. C’est l’aboutissement de vingt ans de travail », assure l’artiste. Sur le tissu comme sur la toile, les couleurs éclatent.
« Il y a un côté émerveillement, contemplatif, dans ces œuvres. Nous voulions apporter quelque chose de beau et de joyeux, même si le message ne l’est pas », souligne son mari. Les animaux deviennent le totem, le « fétiche » qui véhicule ce discours. « C’est aussi pour cela que, dans notre communication, nous avons mis en avant des guépards et des léopards qui portent nos foulards, et pas des femmes. On porte ainsi une sorte de contradiction », assure Johann David, ancien directeur marketing et communication. « Je ne construis pas ma peinture pour un foulard, souligne Caroline. Ma démarche, c’est le foulard qui s’adapte à la peinture et non l’inverse. C’est important pour moi de ne pas perdre ma direction artistique et de conserver ma liberté de créer. »