Malàkio, la startup nantaise qui transforme les coquillages en créations design
À seulement quelques minutes de vélo du centre-ville de Nantes, nous pénétrons dans un endroit totalement insolite, accueillis par un nuage de poussière nacrée qui semble avoir figé le temps.
Ici, la concentration et les gestes précis de jeunes artisans passionnés transforment une matière première aussi onirique qu’originale : les coquillages. C’est Vincent, chef d’atelier (et ancien infirmer !), qui nous explique avec passion la confection de ce fascinant granit marin. Moules, huîtres et ormeaux sont mêlés à un liant minéral pour créer un composite unique. Ses reflets moirés de toute beauté habilleront ensuite des objets de décoration, lampes, plans de travail et meubles sur mesure. Avec ses nombreuses propriétés et utilités, ce matériau unique est une pépite d’upcycling que nous avions à coeur de vous faire découvrir !
Des moules dans des moules : secrets d’une fabrication bas carbone
Appelé Istrenn, leur granit marin est composé à 60 % de coquillages bretons. Ces derniers sont séchés au soleil pendant plusieurs semaines puis broyés. Ils sont ensuite mélangés à une poudre de pierre 100 % naturelle et minérale. On peut y ajouter des pigments de fleurs naturelles cultivées en Bretagne de chez Livadenn. Coulé dans des moules recyclables (en bois ou en silicone via une imprimante 3D), ce composite va ensuite sécher à l’air libre pendant trois semaines. Pas besoin donc d’électricité : aucune cuisson n’intervient dans tout le processus ! Une fois sec, le composite est poncé avec trois grains différents avant d’être enduit d’huile de pépins de raisin puis protégé par un vernis naturel à base d’algues. Bas carbone et régénératif, Istrenn est aussi esthétique que durable. Ignifuge, résistant à la chaleur et aux chocs, sa forte densité lui offre une opacité et une rigidité à toute épreuve.
Leur histoire
Lors de ses jobs étudiants en ostréiculture, Morgan Guyader (formé à l’école de Design Atlantique) réalise que peu de solutions de revalorisation des déchets coquilliers existent en France. 250 000 tonnes de déchets coquilliers sont jetées chaque année !
En parallèle, il peine à trouver des matériaux à la fois durables, locaux, esthétiques et techniques pour ses projets de designer.
C’est à l’occasion du confinement qu’il développe la recette d’un granit marin unique, grâce à une ancienne broyeuse à grains dénichée dans une ferme.
Il s’associe à son ami d’enfance Hugo Kermarrec pour créer Malàkio et défendre une vision engagée du slow design.
Lauréat du réseau Entreprendre Atlantique, Malàkio ambitionne de diffuser son savoir-faire à plus grande échelle en créant un réseau d’ateliers à travers l’Europe, au plus près des coquillages récoltés. Hôtels, restaurants, marques partenaires sont de plus en plus nombreux à succomber aux nombreux avantages de leur composite upcyclé. Malàkio a développé un réseau de quarante revendeurs en France et en Europe.
Malàkio sort bientôt sa nouvelle gamme de mobilier auto-édité. À Nantes, retrouvez leurs créations chez Saint Market, Polo Studio ou L’Inatelier. À Pornichet, ce sera chez Face Mer.
