Hermine et Triskel : Toute la Bretagne mise en flacon
Anne et Stéphane Gerveau ont lancé une marque de parfums et de cosmétiques dédiés à la Bretagne. Avec « Hermine » et « Triskel », la marque Bienvenue en Bretagne est la première à mettre l’odeur d’une région en bouteille. Rencontre.
Comment sont nés vos parfums ?
Notre envie était de créer un produit haut de gamme pour la région Bretagne. Nous voulions valoriser et faire rayonner cette région au travers de ce produit. Nous avons imaginé que le parfum pouvait être un vecteur puissant et intéressant.
Il a fallu construire tout un univers ?
On a travaillé sur un cahier des charges. Nous avons voulu raconter de belles histoires. Une histoire pour les femmes avec « Hermine » et un parfum unisexe avec « Triskell ». La première, c’est l’histoire d’un retour de plage, quelque chose de calme et de soyeux. La seconde, c’est la force des éléments, quelque chose de plus intense, la mer, le vent… Pendant six mois, nous avons travaillé avec deux maîtres parfumeurs à Grasse pour composer des notes olfactives qui rappellent ces émotions.
Vous vous êtes vraiment investis dans cette création ?
Non seulement c’est nous qui avons écrit cette histoire, mais nous les avons tous testés. Douze jus ont été produits pour parvenir à ce qu’on voulait : l’histoire de la Bretagne, les images de la région et ses odeurs, mais surtout ses émotions.
Et pour vous, ça sent quoi, la Bretagne ?
Le calme, un côté naturel, soyeux, et puis aussi la tempête, le vent violent, l’iode. Ce sont autant de contrastes intéressants à raconter.
Pensez-vous que les gens ont envie de porter cette odeur sur eux ? C’est quelque chose de très intime…
Oui, c’est une signature. Ça plaît ou pas. Les retours qu’on a de nos premiers clients, c’est le plaisir de porter un petit bout de Bretagne sur soi. C’est vraiment ce qu’on a voulu faire et c’est encore mieux quand ce sont les clients qui le disent. On sait que la mémoire olfactive est quelque chose de puissant, et le fait de créer un rapport entre un parfum et des émotions ressenties en Bretagne est quelque chose qui plaît beaucoup.
Est-ce qu’on reconnaît la Bretagne au travers de vos parfums ?
Davantage sur « Triskel » que sur « Hermine ». « Triskel » est très iodé, il y a de la pierre, du bois de santal qui rappelle la forêt de Brocéliande. On est sur quelque chose de plus brut, avec du caractère. « Hermine » est plus soyeux, plus doux. Et les retours sont très bons.
Vous vous adressez à qui ? Aux Bretons ou aux visiteurs ?
Aux Bretonnes et aux Bretons, bien sûr. Mais aussi aux touristes et à la diaspora bretonne. Tous ceux qui aiment cette région, que l’on soit Breton de sang ou de cœur.
Comment ont réagi les maîtres parfumeurs quand vous leur avez expliqué votre démarche ?
C’est la première fois qu’un parfum est créé pour une région. C’est en tout cas ce que m’ont dit les parfumeurs de Grasse. Ils m’ont regardé avec de grands yeux ! En général, on crée un parfum pour quelque chose qui est lié à l’émotion, au charme ou à l’amour… Là, ils ont été surpris quand nous sommes arrivés avec ce projet.
Comment avez-vous travaillé avec eux ?
On leur a donné plein d’images de la Bretagne. Nous avons donné des photos, toute l’histoire, les codes de cette région. Nous nous sommes appuyés sur une étude réalisée au niveau européen, sur ce que représentent les Bretons et les Bretonnes. Ils se sont inspirés de tout cela.
Est-ce que les produits qui servent à la composition du parfum sont d’origine bretonne ?
Le parfum est décliné en gamme cosmétique bio. Dans cette gamme, tout est fabriqué en Bretagne. Le laboratoire utilise uniquement des extraits naturels issus de Bretagne. Du sureau, du genet, de l’argile de Guérande. Tous les éléments naturels sont bretons. Tout a été fait en Bretagne, y compris la formulation et l’emballage du parfum, fabriqué dans le Morbihan. Tout ce qu’on a pu faire sur le territoire, on l’a fait.
Comment commence-t-on à vendre des produits comme les vôtres ?
Il y a deux canaux : le site marchand et les boutiques physiques. Nous offrons, par le biais d’Internet, des échantillons gratuits pour ceux qui le demandent. Ils peuvent sentir chez eux, tester. Nous avons aussi un réseau de distributeurs agréés que je suis en train de construire.
Vous partez de rien pour construire ce réseau…
C’est un gros travail. Nous sommes présents dans une dizaine de boutiques Armor Lux, au Miramar, au Crouesty, dans un 5 étoiles à Perros-Guirec… Nous sommes également au golf de Cornouaille ou dans une thalassothérapie à Roscoff.
Ce sont pour la plupart des établissements de luxe. C’est l’image que vous souhaitez renvoyer ?
Nous avons créé un produit haut de gamme et nous voulons le positionner à ce niveau-là. J’ai refusé certains distributeurs parce que je tiens à conserver cette image haut de gamme. Ce n’est pas juste un parfum. L’idée, c’est que les gens qui nous distribuent aient envie de participer et de faire rayonner « Hermine » et « Triskel ». Parce qu’on est fier de faire sentir un petit bout de la Bretagne. Nous portons des valeurs, pour moi c’est important.
Comment sont reçus vos parfums ?
Les fragrances plaisent. Elles tiennent dans le temps parce que nous avons voulu un produit d’excellente qualité. Dans un parfum, vous avez ce qu’on appelle un jus. Le nôtre est concentré à 20%. C’est ce qui fait que ce parfum va tenir extrêmement longtemps sur la peau, 24 heures voire plus.
Vous proposez également des produits de soin du corps ?
Oui, ils sont composés avec de l’argile de Guérande, de l’iode de la mer d’Iroise, des algues de Molène… Elles sont récoltées sur l’île par une personne diplômée. Cela a été un grand défi parce que le problème dans la cosmétique, c’est la couleur. Moi, je voulais une couleur glaz (entre le bleu, le vert et le gris, NDLR). Et on y est arrivé !