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Guillaume Canet

Guillaume Canet est venu présenter son nouveau film, « Nous finirons ensemble » (retrouvez la bande annonce ici), au Cinéville de Saint-Sébastien. Il raconte à nouveau la vie des personnages de son film « Les Petits Mouchoirs ». Quelques années ont passé. La maison du Cap Ferret est toujours là. La magie et les difficultés des relations humaines aussi. Jean-Jacques Lester a reçu le réalisateur dans Action – Le Mag Ciné, sur France Bleu Loire Océan. L’occasion était trop belle pour ne pas l’interroger – aussi – sur La Baule.

« Nous finirons ensemble », c’est la suite des « Petits Mouchoirs », mais ce n’est pas vraiment tout de suite après. Donnez-nous un peu le contexte de ce film.

Il se déroule neuf ans plus tard. Mais je précise que si vous n’avez pas vu « Les Petits Mouchoirs », ça ne change rien. C’était important pour moi, c’est d’ailleurs pour cette raison que le film ne s’appelle pas « Les Petits Mouchoirs 2 ». C’est un autre film avec certes une suite, les mêmes personnages, mais ce n’est pas gênant de ne pas avoir vu le premier.

Quel est le début de l’intrigue ?

Le but du film, c’était de montrer que ce n’est pas parce qu’on a été potes pendant vingt ans qu’on est obligé de le rester. On imagine que cette bande a un peu explosé à la suite de la perte de leur ami. Les vérités, forcément, se disent dans un moment comme celui-là. Et les petits mouchoirs qu’on avait mis sur les gros bobards, finalement, font place à la vérité. Tout finit par être beaucoup plus cash. J’ai pris conscience aussi, en vieillissant, que quand on évolue, qu’on a eu des enfants, ou après la perte d’un ami ou d’un parent comme c’est le cas pour eux, on a d’autres priorités et on a moins de temps à perdre. Donc, on dit plus facilement à ses amis ce qu’on pense d’eux. On tourne moins autour du pot. Du coup, je suis parti avec cette idée que cette bande se retrouve au début du film, et qu’ils ne sont pas tous forcément très heureux de se retrouver.

Il en reste toujours quelque chose, c’est aussi ça qui ressort dans le film. C’est-à-dire que les petites choses qu’on se dit mais qu’on laisse passer, il en reste toujours quelque chose au fond de nous.

On est blessé par des choses qu’ont pu nous dire des amis, ou bien alors des non-présences. Par exemple, le fait de ne pas être là à un mariage, à la naissance d’un enfant, de ne pas envoyer un message… Ce sont des petits gestes sur lesquels on cristallise tous les petits gestes qu’il y a eu avant. On peut ne pas se parler des choses essentielles pendant des années, et puis il suffit d’un tout petit grain de sable pour enrayer la machine, et on finit par se dire : « C’est un con, j’ai plus envie de le voir. » L’amitié, c’est comme l’amour, il faut l’entretenir, partager les choses, échanger, et puis il faut que ça aille dans les deux sens.

Est-ce que tous les acteurs des « Petits Mouchoirs » étaient partants pour ce nouveau film ?

Ils étaient tous surpris, parce que, au départ, il n’était pas question pour moi de faire une suite. Mais ils ont montré leur enthousiasme en me demandant à ce que le scénario soit suffisamment bien écrit pour pouvoir me dire oui. J’avais quand même cette pression, en écrivant, pour qu’ils disent oui, parce que si l’un d’entre eux n’acceptait pas, le projet était foutu.