Cachemire : plongée dans un savoir-faire ancestral avec Yangdol, à Nantes
Des étoles en cachemire entièrement réalisées à la main, du filage au tissage en passant par les teintures naturelles. À Nantes, Yangdol propose une plongée dans un savoir-faire ancestral. Découverte d’une matière d’exception.
Sonam Yangdol Ceccarini a grandi sur les hauteurs vertigineuses du Ladakh, le Tibet indien. C’est là, à cinq mille mètres d’altitude, qu’est né ce que nous appelons le cachemire. Une laine issue du pelage des chèvres qui s’accrochent aux pentes abruptes et doivent lutter quotidiennement contre le froid. « Les éleveurs sont les vrais gardiens de cette terre. Ils vivent de leurs troupeaux depuis des générations, et je crois qu’on doit préserver ces savoir-faire traditionnels et les ressources naturelles pour les générations futures. Lorsque je suis arrivée en France, je me suis dit que cette matière me permettait aussi de garder le lien avec mes racines et de partager un petit bout de ma terre natale, à laquelle je suis toujours très attachée ». Mais, comme pour passer les cols vertigineux du Ladakh, cette entreprise est un très long chemin. « Nous avons tout mis en place à partir de zéro. En 2017, j’ai créé notre propre atelier de tissage à Leh avec ma plus jeune sœur Kunzes, qui supervise le quotidien de la production sur place ».
« Le filage est réalisé à la main »
Avant cela, il a en effet fallu rassembler ce savoir-faire séculaire et organiser une production jusqu’ici faite de manière dispersée, à domicile. « Pour fabriquer une étole, on compte au moins huit étapes différentes. Cela représente beaucoup de temps, de patience et d’expertise. Le filage est réalisé à la main par des femmes expérimentées dans les villages. C’est ce qui nous permet de garantir la qualité et l’authenticité de notre cachemire ». Avant d’être une marque, Yangdol est avant tout une entreprise sociale, communautaire. « C’est aussi un moyen de faire quelque chose qui donne plus de sens, qui soit positif pour la communauté. Notre atelier emploie une centaine de femmes qui trouvent ainsi une nouvelle source de revenus. Nous sauvegardons un savoir-faire dans une région très touristique et qui accueille le monde entier ».
Chaque pièce est unique
Les étoles, les châles, les écharpes que l’on peut découvrir et toucher dans le showroom nantais ont cette douceur et cette chaleur incomparables. Leur largeur est limitée par celle du métier à tisser traditionnel en bois, et la finesse du tissage dépend de la force de celui ou celle qui opère. « Il n’y a absolument aucune mécanisation et zéro chimie. Les teintures sont réalisées à 80% grâce à des plantes locales et les autres couleurs sont fournies par une entreprise française spécialisée dans la teinture biologique. C’est concordant avec un autre objectif que nous nous sommes fixé : la protection et la préservation de la planète ». Chaque pièce est donc unique. « C’est une matière rare, très très rare, souligne Sonam. Tous nos modèles ont un design épuré et intemporel souvent inspiré des paysages du Ladakh, et parfois aussi d’une influence française, comme pour les rayures marines par exemple. Yangdol, c’est la fusion harmonieuse de ces mondes. »
Yangdol
4 place Paul-Émile Ladmirault, Nantes