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BD : Lily Cane arrête de fumer, et vous ?

Et si l’arrêt du tabac n’était pas votre seule bonne résolution pour l’année ? C’est déjà pas mal, pensez-vous ! Vous n’avez pas tort, mais le sevrage tabagique peut aussi être l’occasion de prendre le temps de l’introspection.

Pas de panique, il n’est pas question ici de livre de développement personnel ; plutôt d’une BD, écrite par la romancière nantaise Bénédicte des Mazery et illustrée par sa fille, Marine. Lily Cane arrête de fumer raconte l’arrêt du tabac de Bénédicte. Elle a commencé la cigarette à dix-huit ans et sa première tentative de sevrage s’est présentée un an plus tard. Pendant vingt ans, elle a tout essayé : l’acupuncture, l’hypnose, le remplacement
des cigarettes par des pailles ou l’éloignement de son paquet jusqu’au sous-sol.

La psycho-dépendance

Finalement, elle rencontre un médecin qui lui explique le mécanisme de la psycho-dépendance.  » Vous saviez que notre cerveau fabrique de la nicotine naturelle ? Cela s’appelle de l’acétylcholine. Notre cerveau possède des récepteurs pour la fixer. Quand on fume, on se fait des shoots de nicotine et notre cerveau crée donc plus de récepteurs », détaille la romancière.

Car cette BD, toute en noir et blanc avec des touches de jaune que Bénédicte qualifie de « jaune nicotine », est d’abord pédagogique. « Pour comprendre comment arrêter, il m’a fallu d’abord comprendre comment cela fonctionnait. » Petit ou gros fumeur, peu importe, le raisonnement est le même : fumer est une pulsion qui répond à une émotion.

Zéro culpabilité et beaucoup d’humour

La question qui traverse la BD n’est alors plus « comment arrêter » mais « quelle émotion je cherche à refouler en fumant ? ». « On peut répondre à cette question, ou pas. L’important est déjà de se la poser. Mais cela implique  également d’oser se regarder intérieurement, avec bienveillance et sans injonction sociétale », sourit Bénédicte des Mazery.


La romancière ne cherche pas à culpabiliser, au contraire : le tout est fait avec beaucoup d’humour. « Il ne s’agit pas d’être lisse et sans aspérité. A la manière d’un journal de bord, j’essaie de montrer les failles de Lily Cane qui ont été les miennes. » Son déconditionnement a pris six mois et quatre ans après, sa pulsion de cigarette n’est pas revenue. « Je me suis dit que si ça marchait pour moi, mon expérience pouvait servir à d’autres personnes. » Chiche !