Livres : la sélection de la librairie Coiffard
Dans chaque numéro, la librairie Coiffard de Nantes nous présente ses coups de coeur.
L’Odyssée de Sven, de Nathaniel Ian Miller – Éditions Buchet-Chastel
1916, à Stockholm. Sven se morfond. Il s’est nourri toute sa jeunesse de récits d’exploration du Grand Nord et rêve de devenir trappeur. C’est sa soeur cadette qui l’oblige à quitter la Suède pour aller vivre son rêve au Spitzberg. Cependant, il faudra plusieurs mois et un accident pour que Sven devienne Sven le Borgne et passe de la ville de mineurs un peu sinistre de Longyearbyen aux grands espaces balayés par la neige. Et le lecteur se régalera alors de ses aventures et mésaventures, de ses rencontres tant humaines qu’animales, de la rudesse de la vie dans l’Arctique, des gestes de survie indispensables. Cette odyssée blanche, racontée avec beaucoup d’humour, est soutenue par des personnages secondaires souvent truculents.
Le bord du monde est vertical, de Simon Parcot- Le mot et le reste
Par moins 20 degrés, sous un vent violent et une poudreuse qui recouvre le monde, une cordée se fraie un passage. Elle est composée de deux chiens, d’une femme et trois hommes. Ils passeront la nuit dans l’auberge tenue par Masha à Notre-Dame des Neiges et puis ils reprendront la route en direction du Reculoir, ultime hameau avant le Bord du monde, cette gigantesque montagne dont nul n’a jamais atteint le sommet. Avec une écriture superbe, envoûtante, Simon Parcot nous embarque facilement à bord de sa cordée. Le Bord du monde est vertical est une grande métaphore de la vie, fascinante et ensorcelante.
L’île-Haute, de Valentine Goby-Actes Sud
Janvier 1943, Vadim a douze ans. Il a dû quitter brutalement Paris, sa mère et son frère. Son père se cache. Désormais, il s’appelle Vincent, et vit dans un village perdu au coeur du massif des Aiguilles Rouges. Fasciné, l’enfant découvre la montagne dans toute sa grandeur, sa roche, ses secrets, ses habitants aussi. Aux côtés de l’espiègle Moinette, il y aura mille premières fois émouvantes : attraper des grenouilles, garder les chèvres, faire des boules de neige… Valentine Goby signe un roman délicat, merveilleusement bien écrit. Un hommage à la nature, à la vie de ces Savoyards des années 1940, à leur quotidien, aux rythmes des saisons.
La nuit des pères, de Gaëlle Josse-Notabilia
Olivier a prévenu sa soeur Isabelle. Il faut qu’elle vienne. Pas forcément tout de suite, mais sans trop tarder quand même. C’est pour cette raison qu’Isabelle est dans le train. À son arrivée en Haute-Savoie, son frère sera là à l’attendre pour la ramener dans cette ville qu’elle a fui. Pour rejoindre un père qu’elle a fui aussi. Ce père, dont Isabelle s’est volontairement éloignée, était guide de montagne. Un taiseux, aux mots rares et souvent blessants. Un homme absent à la vie, indifférent. Quelle blessure profonde peut bien avoir abîmé cet homme au point de transmettre sa plaie à ses propres enfants sans que ces derniers n’en comprennent ni la teneur ni l’origine ?
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