Cinéma : Mes très chers enfants : Jubilatoire !
Mes très chers enfants, la nouvelle comédie d’Alexandra Leclère avec Didier Bourdon, Josiane Balasko et Marilou Berry, raconte la distance qui s’installe dans une famille quand les enfants grandissent et sont moins présents… voire plus présents du tout. Et quand on doit leur faire croire qu’on a gagné au Loto pour les faire venir à Noël, c’est qu’il y a un problème ! Cette comédie jubilatoire, qui tient les spectateurs en haleine de bout en bout, a été présentée par une partie de l’équipe à l’UGC Ciné Cité Atlantis à Saint-Herblain. Jean-Jacques Lester les a rencontrés pour Action – Le Mag Ciné sur France Bleu Loire Océan. Sortie en salles le 15 décembre.
Didier Bourdon, comment résumer l’intrigue de départ ?
Didier Bourdon : Dans le film, ma femme ne va pas bien parce qu’elle dit, à juste titre, qu’elle ne voit pas assez ses enfants, qu’ils ne viennent plus à la maison. Le problème, c’est qu’elle le prend tellement mal que mon personnage commence à se faire du souci : elle fait vraiment une dépression. Là, il faut trouver une solution pour faire changer les choses et j’ai l’idée de faire croire aux enfants qu’on a gagné au Loto. Hélas, ça marche…
Alexandra Leclère, comment vous est venue l’idée de cette histoire complètement dingue ?
Alexandra Leclère : J’avais envie de parler de la famille et je voulais que le conflit soit entre les parents et les enfants, pas à l’intérieur du couple. L’envie de parler d’argent est venue assez rapidement, mais fallait-il encore trouver l’idée. Je me suis dit que si des parents allaient jusqu’à faire croire à leurs enfants qu’ils ont gagné beaucoup d’argent pour les voir, c’était le début de quelque chose. Je trouve ça marrant, c’est la farce, c’est le mensonge, c’est le principe de la comédie. Ça m’a plu et c’est parti.
Votre femme, interprétée par Josiane Balasko, va vraiment mal ?
D. B. : Ce mensonge, c’est pour la bonne cause, ce n’est pas juste pour s’amuser. Je vois que ma femme est désespérée, elle vit très très mal cette absence des enfants. Donc, c’est crise contre crise.
Et lorsqu’ils vous annoncent qu’ils ne seront pas présents pour le réveillon de Noël, c’est la goutte d’eau !
D. B. : L’histoire est traitée sous l’angle de la comédie, mais les belles comédies sont basées sur des sujets toujours très graves : c’est la question existentielle, « pourquoi suis-je sur Terre ? ». Quand je retrouve le personnage de Josiane sur le lit, les bras en croix, il faut faire quelque chose. Ce qui est charmant dans ce couple, c’est qu’il essaie toujours de faire tampon, d’excuser. Ses enfants lui manquent, mais ça ne va pas si mal que ça. C’est le fait de voir sa femme dans un tel état qui lui donne envie de réagir.
Le film s’emballe quand les parents font croire qu’ils ont gagné le gros lot au Loto. Ça devient jubilatoire…
D. B. : Non seulement, nous, les acteurs, nous nous sommes amusés, mais le couple s’amuse aussi. C’est ce qui est très attendrissant. Ils se retrouvent, s’amusent. Je porte un regard sur ma femme en me disant : « ça y est, enfin, elle revit ». Cette idée-là n’est peut-être pas si mauvaise. Après, les choses vont se gâter…
Alexandra Leclère, vous avez immédiatement pensé à Didier Bourdon pour le rôle du papa.
A. L. : Je ne sais pas pourquoi, mais je ne me vois pas faire un film sans la présence de Didier à mes côtés. C’est sans doute parce que c’est un immense acteur !
D. B. : J’ai lu le scénario dans l’après-midi et je l’ai appelée le soir même. Ce qui m’a vraiment séduit, c’est que ce sujet est très populaire, dans le bon sens du terme. C’est un sujet fort. Moi, je vois grandir mes filles et ça me noue un peu l’estomac. En me disant qu’à un moment, elles nous échappent, je me projette. Il va falloir que je fasse quelque chose. Que je gagne au Loto ! (rires)
Les enfants sont quand même vraiment attachés à leurs parents, attention…
A. L. : C’est vrai, et c’est important de le dire. Mais il y a un âge où il est aussi normal d’avoir ce détachement-là. Les enfants ont aussi autre chose à faire, à construire. Ils ne pensent pas forcément à appeler leurs parents quotidiennement, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne les aiment pas. L’amour est toujours là.
Didier Bourdon, il y a eu des fuites sur un éventuel retour des Inconnus… Vous êtes au courant ?
D. B. : On m’en a parlé. Et comme j’en parle à voix haute, il y a une réalisatrice qui n’est pas loin de moi qui serait peut-être intéressée aussi. Ce que je peux dire en tout cas, c’est que Pascal (Légitimus, NDLR), Bernard (Campan, NDLR) et moi-même, nous sommes ouverts à l’idée que l’appel vienne de l’extérieur. C’est possible, et même souhaitable. La personne qui écrirait pour nous aurait l’intelligence de garder l’esprit des Inconnus, en ouvrant de nouvelles perspectives.
Sortie en salle le 15 décembre