Voyage : le Rajasthan, terre de Maharajas
Au coeur du désert du Thar, dans le nord de l’Inde, le Rajasthan nous plonge dans l’histoire des Grands Moghols et de puissants souverains hindous. Sur ces routes caravanières, palais et demeures de marchands s’imposent par un faste démesuré. On déambule dans d’immenses bazars et dans des temples aux couleurs criardes… Damien Camenen, spécialiste de l’Inde aux Carnets de Magellan, vous guide au pays des Rajas !
Les Moghols et l’art indo-musulman
Lorsque l’on évoque l’Inde, la première image qui nous vient à l’esprit est le Taj Mahal. Tombeau de marbre blanc aux dimensions parfaites, il symbolise le romantisme. L’empereur Shah Jahan le fit édifier en mémoire de sa défunte épouse, Mumtaz Mahal. Depuis l’esplanade de sa dernière demeure, on aperçoit le Fort Rouge d’Agra qui domine la rivière Yamuna. Ses sévères remparts renferment d’élégants palais et jardins qui rappelent ceux de Perse. La dynastie des Grands Moghols, originaires d’Asie Centrale, a toujours été influencée par l’art musulman d’Ispahan ou de Samarkand. Dans une Inde majoritairement hindoue s’est développée une culture syncrétique indo-musulmane : tombeaux gigantesques d’Humayun à Delhi ou d’Akbar à Sikandra, fort des maharajas d’Amber, observatoire astronomique de Jantar Mantar. Inscrite à l’Unesco, l’ancienne cité moghole de Fatehpur Sikri, aujourd’hui ville-fantôme, est une parfaite illustration de la folie bâtisseuse des Moghols.
Des rues colorées
Le Rajasthan est un pays de marchands. Les caravanes qui traversaient cette région aride transportaient soieries, riz, épices, or, pierres précieuses, et même de l’opium ! Les bazars sont innombrables et grouillent de vie. « Chaque ville rajasthani compte plusieurs marchés, souvent spécialisés. Impossible de tous les énumérer ! », note Damien Camenen. Un passage à Delhi étant obligé, on sillonne ses vieilles artères à Chandni Chowk, datant de l’ère des Moghols. La ville de Jaipur, aux façades roses, est le paradis des orfèvres que l’on rencontre sur Dohari Bazaar. À l’ombre du fort de Mehrangarh, les boutiques de la ville bleue de Jodhpur croulent sous les tissus et les Jodhpuri Mojari, chaussures traditionnelles aux allures de babouches. Soies du Cachemire ou de Bénarès, sculptures sur bois ou métal, tapis et peintures, difficile de ne pas être tenté, d’autant que les commerçants indiens sont habiles !
La fièvre des bazars se retrouve dans la multitude de temples consacrés à Shiva, Vishnu, Hanuman… Certains sanctuaires plus originaux sont dédiés à un animal : Karni Mata à Deshnoke abrite une colonie de 20 000 rats. La ferveur des hindous n’a pas de limites : près de Jodhpur, au temple de Bullet Baba, on vénère une Royal Enfield, une moto à l’histoire extravagante.
Séjourner dans un palais de Maharaja
Héritières de palais exubérants, certaines familles indiennes accueillent les voyageurs en quête d’un lieu inoubliable. Près du quartier historique de Jaipur, Thakur Jait Sing propose une dizaine de suites dans sa propriété du XIXe siècle. Ce descendant des Rajas de Mandawa organise des ateliers de confection de cerfs-volants – un sport populaire – ou des cours de cuisine. Une escapade rurale est recommandée pour découvrir les plus belles demeures de charme. Encaissé dans un vallon, le Samode Palace est un bijou d’architecture : sa somptueuse salle de réception, le Diwan-I-Khas, est couverte de motifs floraux. Plus modeste, le relais de chasse des Maharajas de Jodhpur, à Narlai, est une étape idéale pour arpenter un petit site de pèlerinage hindou, loin des circuits touristiques. Le soir, des tables sont dressées à proximité d’un baori – puits à degrés traditionnel – illuminé de centaines de bougies. Un moment magique !
Une cuisine épicée !
La gastronomie indienne fait partie intégrante du dépaysement. Les épices sont incontournables sur les marchés : cumin, coriandre, cannelle, cardamome, safran, clou de girofle, poivre, piment, noix de muscade… Flâner dans les bazars est une excellente expérience olfactive ! Les currys, ou mélanges d’épices, agrémentent les plats végétariens : dal (lentilles), aloo-gobi (pommes de terre et chou-fleur) ou paneer (fromage). Les ragoûts de viande de poulet ou de mouton sont parfumés d’amandes, de coriandre, de fruits secs. Les piments mettent à l’épreuve les papilles. Pour apaiser l’incendie, goûtez au raita à base de yaourt ou testez les nombreuses variétés de riz. On complète les repas avec des pains levés (naan) ou non (chapati).
Héritage moghole, le nord de l’Inde est connu pour sa cuisine mughlai. À côté de la Grande Mosquée de Delhi, dégustez les kebabs du Karim’s ou jetez-vous sur les brochettes de poulet mariné et cuites dans des fours tandoori. Un délice ! Les amateurs de thé seront comblés, le pays produisant les célèbres crus d’Assam et de Darjeeling. Dans les rues, on le consomme régulièrement avec des épices. Ce thé que l’on trouve partout, le masala chai, est un mélange de lait, de sucre et d’épices. Une boisson énergisante pour un voyage qui sollicitera tous vos sens !
Infos pratiques
En avion.
Des vols directs Paris-Delhi sont opérés par trois compagnies aériennes : Air India, Air France et Vistara. Moyennant une escale, des compagnies du Golfe (Emirates, Qatar Airways…) assurent des vols réguliers depuis la France. Damien, des Carnets de Magellan, se fera un plaisir de vous concocter un séjour sur-mesure !
Quand partir ?
Le (court) printemps et le (court) automne sont les périodes idéales, soit octobre-novembre et février-mars. Températures agréables et temps sec. Les voyageurs appréciant les journées plus fraîches (12 à 20°C) opteront pour l’hiver (mi-décembre à début février). Il est possible de voyager l’été pendant la mousson, le désert du Thar étant peu arrosé. Cela permet de profiter des tarifs de basse saison en Inde !
Combien de temps prévoir ?
Les temps de trajet sont assez importants. Pour éviter le sentiment d’être sans cesse sur les routes, Les Carnets de Magellan conseillent d’y passer 15 jours. Ceux qui disposent d’une semaine supplémentaire (ou plus) peuvent se rendre à la ville sainte de Bénarès, prendre le train pour le Temple d’Or d’Amritsar au Penjab, ou se rendre aux Maldives pour concilier découvertes et détente.
Les Carnets de Magellan
17 bis rue Hoche, Vannes
02 30 85 65 00