Habitat,  Visite privée

Visite d’un appartement de charme à Nantes

Au dernier étage d’un immeuble de charme du boulevard Guist’hau, Juliette et Stéphane ont eu la chance – et le courage – de créer de toute pièce un appartement à leur image. Découverte d’un lieu lumineux et design.

« C’était une page blanche et c’est ce qui nous a intéressés. » Juliette et Stéphane sont à Paris pendant le premier confinement. Le dernier étage de cet immeuble du boulevard Guist’hau est en vente. Impossible de se déplacer. Ils l’achètent sans le voir, sauf quelques images transmises depuis un téléphone en visio. « En même temps, il n’y avait pas grand-chose à voir. C’était un véritable grenier », s’amuse Stéphane. Juliette, qui est originaire de Nantes, connaît très bien le quartier et a un coup de cœur pour la localisation, à quelques mètres de l’hypercentre. « À part les fenêtres qui étaient prévues par les vendeurs, nous avions tout à imaginer, sourit Juliette. Nous avions envie de mettre la main à la pâte, d’imaginer nous-mêmes notre lieu de vie. » 

Très vite, ils trouvent un fil conducteur. « Nous souhaitions respecter le lieu. L’immeuble est ancien, conçu par un architecte connu. Nous voulions respecter les volumes, les traces apparentes de construction d’avant, les poutres. L’idée était de moderniser ce plateau vide tout en lui donnant du cachet. » Le plateau est en forme de L avec un grand espace et ses deux fenêtres qui donnent sur le boulevard, et un autre espace, moins large, qui borde la cour. Très logiquement, la pièce de vie donnera sur la rue, les chambres sur l’arrière du bâtiment. « La pièce de vie fait près de 70 m², nous avions besoin de lui donner plusieurs fonctions : ce devait être à la fois une cuisine, une salle à manger, un salon et une partie bureau. Au niveau de la lumière, l’espace est idéal : le soleil donne à plein, et même quand il ne fait pas beau, grâce à la lumière traversante, nous n’avons pas besoin d’allumer. C’est parfait de pouvoir jouir à la fois de la lumière et du calme en plein centre-ville. » 

Un magnifique parquet donne son âme au lieu. Le mur le plus imposant se pare de béton, un matériau breveté d’1,5 cm d’épaisseur. « Le béton apporte un côté brut, il donne un aspect majestueux à ce mur que nous avons laissé délibérément sans tableau », souligne Stéphane. Deux espaces sont juxtaposés dans la pièce de vie : la cuisine et le bureau. Ce dernier se niche derrière des parois en verre. « Il fallait trouver comment créer un espace dans l’espace, sans casser le plan ni briser la lumière et la circulation de l’air et des gens. Le résultat, c’est une pièce un peu fantôme, en filigrane. Les baies vitrées se fondent dans la pièce tout en donnant un esprit industriel un peu chic.

Tout à côté, la cuisine est une vraie fusion de deux univers : les façades noires Ikea fabriquées à partir de bouteilles recyclées sont surmontées d’un plan de travail sur-mesure réalisé par Porcelanosa. « Je ne me prive pas de tout mélanger, les choses accessibles et esthétiques, le moderne et le côté ancien », s’amuse Juliette. Cet esprit prévaut également pour les rangements aménagés dans la pièce de vie. Ils viennent de la grande distribution. « Nous avons construit autour de ces meubles, pour qu’ils rentrent au centimètre près. L’appartement est donc construit autour du mobilier. D’habitude, c’est plutôt l’inverse », remarque Stéphane. Le mobilier le plus souvent chiné se remarque partout dans l’appartement : dans le séjour, une applique pivotante signée Charlotte Perriand, une table de Pierre Guariche, ou le fauteuil Jupiter dans le bureau. 

Tout au fond du couloir, la chambre parentale joue sur tous les tableaux. Elle conserve une hauteur sous plafond avec un aperçu sur la pièce créée un étage plus haut dans la soupente. L’espace intimiste abrite également un espace douche. 

À l’étage, pas un mètre carré n’est perdu. Le couple a aménagé un espace qui abrite un bureau et un lit pour les amis. « C’est un endroit que l’on a imaginé comme un cocon, un lieu coupé du monde. Un endroit où l’on peut réfléchir, lire, se couper de la ville », souligne Juliette.