Visite privée

Cabane urbaine

En plein cœur d’un des plus vieux quartiers de Vannes, une maison a poussé en suivant une idée : ne garder que l’essentiel. Une vie minimaliste, intime et pleine de charme.

Une table, quatre chaises, un canapé et un fauteuil. C’est juste ce qu’il faut pour habiller la pièce de vie.

« Ne pas s’encombrer ». C’est en substance la ligne directrice donnée par un couple de retraités à Julien Veyron, architecte au sein de l’Atelier Arcau à Vannes. La demande portait sur une maison assez modeste, une maison pour deux, se souvient-il. « Ils voulaient un jardin, une pièce à vivre, et puis une chambre-salle de bains, ainsi que l’ensemble des rangements nécessaires. Il y avait la volonté de ne pas embarrasser de mille choses ». Il faut dire que le couple est adepte des voyages en voilier et que, dès lors, même la taille modeste de ce véritable pied-à-terre peut apparaître des plus confortables.

Le plan dressée par l’architecte propose un espace clos et couvert de 50 m2. « En fait, on peut dire que l’habitat fait 250 m2. C’est au moment où on pousse le portail qu’on entre dans le lieu de vie », souligne Julien Veyron. La taille des surfaces vitrées, la transparence, le travail d’effet entre l’intérieur et les murs de pierre qui clôturent la parcelle offrent une proposition inédite. « La nuit, quand on allume les spots, on a la vision d’un espace qui fait la parcelle. Ce n’est pas une manière « normale » de voir une maison, mais c’est comme ça que nous avons pensé ce projet-là ». Le chemin qui mène du portail à la porte d’entrée de la maison ne va pas au plus court. Au contraire, il chemine le long des murs de pierre, tourne autour de la maison et offre ainsi des perspectives différentes qui renforcent le sentiment d’espace.

« Ce qui est intéressant ici, c’est qu’il n’y a pas de vis-à-vis. La parcelle est close de murs aveugles qui peuvent aller jusqu’à 8 mètres, et, sur le côté sud, on donne sur un parc ». La maison de plain-pied a juste été surélevée pour profiter à plein de la lumière tout en étant soigneusement éloignée des regards extérieurs. Dans la pièce de vie, des surfaces entièrement vitrées habillent chaque façade. Les pignons sont en béton plein, laissés brut. « Nous nous sommes appuyés sur des murs existants. L’isolation est glissée entre le mur de clôture et le nouveau mur. Ça permet de garder le côté tactile du béton ». Au sol, une simple peinture industrielle a été apposée. Elle s’accorde à merveille avec le système de chauffage par le sol.

Un petit auvent a été posé sur la terrasse pour abriter la maison du soleil estival, mais aussi permettre de profiter de l’extérieur en période plus humide.

Une cuisine optimisée

La cuisine, confortable mais réduite à l’essentiel, se niche en partie derrière une demi-cloison. Toute la partie de cuisson des aliments peut disparaître derrière un panneau coulissant. « Ça fait partie du jeu dans un espace réduit, quand on n’a pas envie d’habiter en permanence dans sa cuisine », pointe l’architecte.

Cette partie technique forme un bloc avec les sanitaires et sépare l’espace de vie de la chambre des propriétaires. Cet espace privatif se termine par la salle d’eau. La douche donne sur un patio à l’abri des regards. Encore une fois, jusque dans cette pièce intime, l’extérieur est présent. « Même si la parcelle est petite, elle permet de jouer avec des diagonales, des profondeurs qui sont très agréables quand on vit dans un cœur de ville », assure Julien Veyron.

La végétalisation a été pensée en même temps que les plans de la maison. La parcelle est plantée à 100% et le paysage a su prendre sa place autour de cette maison qui le prouve encore une fois : « Less is more ».

www.atelierarcau.fr