Rock !
Quand on lui a proposé de faire rentrer le rock par la grande porte au château, Laurent Charliot, l’inlassable historien du rock nantais, a peut-être été surpris, mais il n’a pas hésité longtemps. “Pour moi, le château, c’est l’endroit où j’allais gamin pour voir la coiffe d’Anne de Bretagne, s’amuse le commissaire de l’exposition. Mais on m’a expliqué que la mission, ici, c’était de mettre en avant le patrimoine. Tous les patrimoines”. Et pour lui, pas de doute, le rock fait partie du patrimoine immatériel de la ville. L’expo commence gentiment au temps des défricheurs et des toutes premières guitares électriques, puis s’étale dans le temps, sans refaire l’histoire. Nantes n’a pas toujours été l’une des villes les plus dynamiques de France (d’Europe?) en matière de musiques actuelles. “Dans les années 80, tout se passait à Rennes. J’y étais deux ou trois soirs par semaine”, se souvient Laurent Charliot. C’était le temps des chapelles. “À l’époque, moi, j’étais “newaveux”, et je me faisais cracher dessus par les “hardrockeux”.