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Mode : 16.9, la marque des valeurs ajoutées

Le métier de base de 16.9 (prononcez : seize point neuf), c’est façonnier. C’est-à-dire : travailler pour les autres. À cause de la crise sanitaire, l’entreprise des Mauges a dû se remettre en question et travailler pour la première fois sous son nom propre. Une marque locale, en circuit court et porteuse de valeurs. Rencontre avec Vincent Bernard et Chloé Alain qui sont à l’origine du projet. 

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Pourquoi avez-vous lancé 16.9 ?

Vincent Bernard : Nous avons perdu brutalement 80% de nos clients à cause de la crise sanitaire. Nous sommes ultra dépendants de l’événementiel : les événements sportifs, les festivals, mais aussi les événements professionnels, les salons pour lesquels nous fabriquons des t-shirts ou des tote bags. Les collections que nous réalisons pour les Youtubers ont également disparu.

Il fallait réagir ?

V.B. : On n’avait pas de boulot et plus de clients. Mais nos collaborateurs, ce sont des bosseurs. Personne ne voulait rester au chômage. Pour la fête des pères de 2020, j’ai eu l’idée saugrenue de lancer une collection de boxers en vente directe, comme à la ferme. Je me suis dit que ce serait marrant. On a eu du relais dans la presse et on en a vendu six cents en une semaine, alors qu’on n’en avait pas fabriqué un et qu’on n’était pas capable d’en produire plus de cent cinquante ou deux cents avant la fête des pères. Devant ce succès et l’absence persistante de nos clients habituels, on s’est dit qu’il fallait continuer.

Qu’est-ce qui vous différencie ?

Chloé Alain : L’idée est de réaliser des produits réellement made in France, c’est-à-dire réalisés en France de bout en bout. Même le tissu est produit en France, dans la région de Toulouse. On veut une véritable traçabilité du produit et une provenance la plus locale possible. Des vêtements confortables dans lesquels on se sent bien.V.B. : Il s’agit surtout de mettre en valeur le travail des équipes. Je voulais « faire savoir le savoir-faire ». Il y a derrière cette aventure des convictions écologiques et économiques.

Comment la gamme se décline-t-elle ?

C.A. : On a commencé par les boxers, les dessous femme et plus on avance dans le temps, plus on décline la gamme : des bottines, des chaussettes, des t-shirts et bientôt des polos et des sweat-shirts.

Est-il facile de vous faire connaître, vous et votre démarche ? 

V.B. : Le bouche-à-oreille fonctionne à fond, c’est génial, mais ça ne suffit pas du tout. Ce n’est pas viable à moyen terme. Nous sommes connus à vingt kilomètres autour de Cholet, il faut prendre une ampleur nationale si nous voulons continuer. C’est pour cela que nous racontons notre histoire sur les réseaux sociaux ou au Salon du Made in France (qui s’est déroulé porte de Versailles à Paris en novembre, NDLR). En général, les gens adhèrent.

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Vous avez posé plusieurs principes pour votre marque : le made in France, le confort, la mise en avant de l’équipe et la proximité. Il y a aussi la question du prix.

V.B. : Nous voulons un prix juste pour tous, pour les clients comme pour nous. C’est pour cela que nous privilégions la vente directe. Nous tenons également à la transparence. Par exemple, la fabrication d’un boxer représente 15 euros de main d’œuvre et 3,50 euros de tissu. Nous le vendons 21,50 euros. C’est-à-dire que nous faisons 3 euros brut de marge dessus. 

Vous parlez de l’implication des équipes, comment cela se traduit-il ?

C.A. : Tout le monde donne ses idées pour le développement des produits. Ces derniers portent des prénoms, ceux de nos collaborateurs. Il y a la culotte Chloé et le boxer Vincent. Et puis, nos mannequins, ce sont les collaborateurs, mais aussi les copains, des gens normaux. On veut que tout le monde puisse porter nos vêtements, les petits, les grands, les jeunes, les vieux. On fait des boxers jusqu’au 4XL. Pour nous, ça a du sens. On sait qu’on est tous dans le même bateau.

Vous faites de la vente directe. Les clients peuvent venir sur site. 

V.B. : Oui, les gens viennent et voient nos ateliers. C’est normal, la boutique est dans l’atelier. Nous sommes dans une zone industrielle, pas dans une zone commerciale. Ils ouvrent de grands yeux en découvrant tout le travail qui se cache derrière une simple pièce de vêtement. Après, ils sont nos meilleurs ambassadeurs : ils ont tout compris. 

www.seizepointneuf.fr

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