Immobilier en tension. Un manque de biens sur le marché morbihannais
Beaucoup de demandes, peu d’offres
Trouver un logement dans le secteur visé tout en respectant son enveloppe. Dans le golfe du Morbihan, le parcours est parfois semé d’embûches. Pour y parvenir, un maître-mot : la persévérance.
« Je voulais un cadre plus adapté à notre vie de famille ». Lucie Secoué s’est installée à Vannes avec mari et enfant voici quelques mois. « Je suis architecte d’intérieur, j’ai fait mes armes à Paris au sein de maisons de luxe. Nous avons réussi à migrer à Nantes il y a cinq ans. Nous nous y sommes installés, mais au fur et à mesure, la vie y était de moins en moins attractive. La ville a grossi et tout ce qui était relié à notre quotidien n’était plus adapté ».
Le couple a un vrai coup de cœur pour Vannes où le mari de Lucie a une opportunité de travail. « Je suis originaire de la Mayenne, j’ai trouvé ici une vie qui me correspond », sourit-elle. Encore fallait-il trouver un logement. « Lorsque l’on a fait ce pari de tout quitter, je me suis investie à 1 000%. On se doutait qu’il serait difficile d’accéder à une ville attractive près de la mer. On faisait des visites presque tous les jours. Je faisais l’aller-retour de Nantes dans la journée. On est allé à la rencontre de toutes les agences, on ne connaissait personne à Vannes. Il fallait créer notre réseau ». Au bout d’une trentaine de visites, c’est le coup de foudre. « C’est la dernière qu’on a vue. Encore un coup de cœur, une maison près du port où j’ai pu installer mon agence. Je souhaite notre chance à toute personne venant s’installer à Vannes ».
Effets LGV et confinements
Sauf qu’apparemment, trouver son bonheur à Vannes n’est pas une question de chance mais de persévérance. « Le problème, c’est que nous avons beaucoup de demandes et peu d’offres, souligne Carole Bénéat-Chauvel, directrice de l’agence immobilière Bénéat-Chauvel. La difficulté, c’est de rentrer de nouveaux biens à vendre. Les vendeurs ont toutes les cartes en main. Il faut être réactif et ça va très très vite ». Et beaucoup d’acheteurs potentiels lorgnent sur les mêmes quartiers.
« La demande la plus fréquente, c’est un bien dans le centre de Vannes. Certains quartiers comme Albert Ier, la Garenne, la Madeleine ou Vannes-ouest sont aussi très recherchés. La demande est également très importante sur toutes les communes de la première couronne ». L’effet LGV s’ajoute à celui du confinement. « Beaucoup de gens ont ouvert les yeux, assure Carole Bénéat- Chauvel. Des gens qui habitent de grandes villes et qui se rendent compte que pour le même budget, ils peuvent avoir ici un bel appartement ou une maison. On est à deux heures et demie de Paris. La résidence principale s’installe à Vannes, quitte à faire des petites semaines dans la capitale ».