Hiver : Et si on restait sous la couette ?
Depuis quelque temps, on le sent, on a du mal à sortir du lit le matin. Pour être tout à fait honnête, on hibernerait bien. Au moment où la nature se met en veille, nous aimerions en faire autant.
Rien d’anormal dans tout cela, comme le dit le docteur Marc Rey, neurologue et président de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV). « Quand il fait nuit, nous sécrétons une hormone, la mélatonine, qui régule le rythme circadien. L’hiver, quand les jours raccourcissent, la sécrétion de mélatonine est donc plus importante. De plus, comme il fait plus froid, nous consommons plus d’énergie pour maintenir notre température corporelle et pour assurer nos activités quotidiennes. Cela contribue aussi à notre fatigue. »
Sans oublier que le déficit de luminosité nous incite à plus de vigilance, lors de la conduite par exemple, et donc plus de fatigue. « Physiologiquement, ça a du sens de vouloir rester sous la couette l’hiver », sourit le docteur Rey. Malheureusement, alors que notre organisme demande une pause, on lui en demande toujours plus ! « Les grandes vacances devraient avoir lieu à cette période de l’année », insiste le neurologue.
Éviter les privations de sommeil
Qu’on se rassure, il existe des moyens pour faciliter nos réveils et nous aider à démarrer la journée. « La lumière du petit matin stoppe la sécrétion de mélatonine. Il faut donc prendre son petit-déjeuner dans une pièce très bien éclairée, si possible avec une lumière blanche qui se rapproche de la lumière du lever du jour », explique le président de l’INSV. On peut aussi faire un peu d’activité physique le matin pour se mettre en mouvement. Et pour faire face aux températures basses, un petit-déjeuner copieux aidera. »
Mais le plus important est d’éviter les privations de sommeil « qui sont beaucoup moins bien supportées qu’en été ». Il conviendrait aussi de revenir sur le changement d’heure entre l’été et l’hiver, « qui perturbe les rythmes. Il faudrait garder l’heure d’hiver qui est plus proche de l’heure solaire et donc de nos rythmes internes. Mais le public préfère l’heure d’été car on peut profiter des soirées, et par conséquent, se priver encore plus de sommeil », démontre Marc Rey.
A défaut de pouvoir hiberner, écoutons-nous et allons nous coucher plus tôt !
Promouvoir l’importance du sommeil
Si tout le monde est conscient de l’importance du sommeil – les jeunes parents réalisent à quel point le manque de sommeil est une vraie torture ! – tout le monde ne respecte pas pour autant ses besoins en sommeil. L’Institut National du Sommeil et de la Vigilance (INSV), créé en 2000, a donc pour but de promouvoir le sommeil comme une composante de santé publique auprès des pouvoirs publics, de sensibiliser, d’informer et d’éduquer sur le sommeil, les troubles du sommeil et de la vigilance, et assurer la prévention santé-sommeil-vigilance auprès du grand-public en France.