Essai auto

Auto : Volvo passe à l’électrique

Volvo étoffe sa gamme de voitures 100 % électriques. Surtout, la marque suédoise annonce la fin du moteur thermique d’ici la fin de la décennie ; une page se tourne. Pour le meilleur. Rencontre avec Éric Benoît, qui dirige les concessions de Nantes-Orvault et de Guérande.

L’ensemble de la gamme Volvo doit passer au 100 % électrique. C’est le sens de l’histoire, selon vous ?

C’est une démarche que nous avons entamée il y a déjà un long moment. Depuis plusieurs années, l’ensemble de notre gamme est électrifié : nous sommes passés par l’hybridation et l’hybridation rechargeable avant d’arriver au tout électrique en 2020 avec le XC40 et la C40.

Et cette gamme s’étoffe largement aujourd’hui…

Oui, nous avons de nouveaux modèles qui sont déjà commercialisés et qui seront livrés début 2024 : l’EX90 ainsi que l’EX30. Nous venons ainsi compléter notre offre avec un grand SUV sept places à l’instar du XC90 que nous avons lancé en 2015 et également avec l’EX30, un SUV compact qu’on peut qualifier de périurbain.

Dans le même temps, Volvo annonce l’arrêt total des motorisations diesel. C’est une onde de choc, non ?

Peut-être en France où le diesel a pris une place tout à fait inédite ailleurs. Mais ce qu’il faut savoir c’est que déjà, aujourd’hui, sur le marché français il se vend plus de voitures électriques que de voitures diesel. Cela veut dire qu’il y a aujourd’hui une vraie prise de conscience de la part des consommateurs. Pour nous, l’histoire est en marche, c’est pour ça qu’à partir de 2026 sur le marché français et 2030 au niveau mondial, nous ne commercialiserons plus une seule voiture thermique.

Vous voulez dire que clairement, aujourd’hui, la voiture 100 % électrique ne fait plus peur ?

Jusqu’ici, il y avait deux freins majeurs au développement de la voiture 100 % électrique : l’autonomie et le nombre de bornes de recharge. Aujourd’hui, chez Volvo nous avons des modèles qui frôlent les 600 km d’autonomie. C’est le cas pour le XC40 (573 km), le C40 (582 km) et l’EX90 (585 km). L’EX30 pourra, quant à lui, parcourir jusqu’à 480 km dans la version la plus efficiente.

L’autre frein, selon vous, c’était le nombre de bornes de recharge ?

Il y a un chiffre que je trouve marquant : depuis le printemps 2023, nous avons dépassé les 100 000 bornes de recharge en France. Depuis juillet de cette année, il n’y a plus une seule station d’autoroute sans bornes de recharge rapide. Même à l’échelle urbaine, partout, on voit les métropoles se doter de structures de recharge. Avec des solutions à domicile ou en entreprise très abordables et simples à mettre en oeuvre, on recharge en toute sérénité.

L’avantage évident d’une voiture électrique c’est l’absence de rejet de carbone et du gaz de combustion dans l’atmosphère. Mais y a-t-il d’autres avantages, selon vous ?

Pour moi il y a déjà un avantage qui n’est pas souvent mis en avant, c’est le changement d’attitude, de conduite des conducteurs. La conduite d’une voiture électrique est apaisante. Pourquoi ? On est incité à lever le pied au lieu de freiner et à anticiper le profil de la route, ce qui recharge ainsi les batteries. C’est ainsi qu’on arrive à faire le plus d’économie d’énergie et à prolonger l’autonomie de la batterie. Ça veut dire que non seulement il n’y a plus de bruit de moteur mais il y a aussi, je pense, une ville plus apaisée.

Avec le développement de l’électrique il y a aussi celui de la technologie qui l’entoure. Cette technologie prend de plus en plus de place dans les véhicules ?

Absolument, et elle vient renforcer encore ce qui fait l’ADN de Volvo : la sécurité. Cette sécurité, nous la proposons non seulement sur la route, mais également à l’arrêt, par exemple. Des signaux de prévention se déclenchent quand un cycliste passe dans l’angle mort, pour indiquer de ne pas ouvrir la porte. Il existe aussi un fonctionnement proactif de la voiture, par exemple, si un piéton se trouve à proximité quand on manoeuvre en marche arrière.

Ce sont les prémices de la voiture autonome ?

Je pense qu’il reste beaucoup de sujets à traiter avant d’arriver à une voiture totalement autonome. Il faut par exemple que les voitures puissent communiquer entre elles ou qu’on puisse prendre en compte les voitures qui ne sont pas, elles, autonomes. Mais ce qui est intéressant, justement, c’est que la technologie de la voiture autonome sert dès à présent à augmenter la sécurité des passagers de la voiture ainsi que des usagers de la route.

Volvo

9 rue Émile Levassor, Orvault

21 rue de la Briquerie, Guérande