Alerte aux faux chirurgiens

Depuis plusieurs mois, un phénomène alarmant se propage sur les réseaux sociaux : l’émergence de fausses chirurgiennes esthétiques. Ces individus, souvent de jeunes femmes, réalisent des interventions de chirurgie esthétique en dehors de tout cadre médical, comme des liposuccions du cou qu’elles présentent sous le nom de « lifting coréen ». Elles utilisent également des produits injectables interdits en France tels que les lemon bottles, censés dissoudre les graisses. Ce phénomène, dérivé des fakes injectors qui ont fait l’actualité l’année dernière, s’avère encore plus inquiétant. « Ces interventions sont extrêmement risquées et doivent absolument être dénoncées, met en garde le Dr Christophe Desouches, spécialiste en chirurgie plastique, reconstructrice et esthétique à Marseille, membre du bureau du Syndicat national de chirurgie plastique reconstructrice et esthétique (SNCPRE). Elles exposent les patients à des dangers graves », souligne- t-il, en pointant les conséquences possibles : infections dues à une absence de stérilisation du matériel, nécroses des tissus, allergies sévères ou lésions vasculaires potentiellement fatales. « Les personnes qui se tournent vers ces imposteurs doivent être pleinement conscientes des risques dramatiques pour leur santé. Il est primordial de ne pas se laisser duper par ces comptes Instagram, qui imitent l’apparence de chirurgiens sur les réseaux sociaux sans posséder la moindre légitimité médicale. »

Une arrestation dans l’agglomération nantaise.

Certaines personnes peu scrupuleuses en organisent même à travers la France. Elle donne rendez-vous à leurs victimes dans des hôtels ou des Airbnb souvent situés près des gares. Elles opèrent ensuite dans des conditions plus que dangereuses. « On peut voir des liposuccions réalisées dans des chambres, sans aucune notion de stérilité : les vidéos circulant sur les réseaux sont choquantes, au regard des normes d’hygiène élémentaires. Il est essentiel que les autorités sanitaires et les plateformes sociales prennent des mesures strictes et immédiates pour mettre fin à ce fléau. » Les autorités sanitaires rappellent que la pratique d’injections à visée esthétique par des non-professionnels de santé est illégale et présente des risques significatifs pour la santé. « Les victimes de complications se retrouvent in fine à se tourner vers les hôpitaux, ce qui entraîne un coût financier pour la collectivité. » C’est le cas d’une jeune femme encore mineure qui a eu recours à des injections dans les lèvres dans un salon esthétique sous-loué dans l’agglomération nantaise. Les gendarmes y ont retrouvé des produits interdits en Europe. La « praticienne » qui assure avoir suivi une formation, selon Presse Océan, doit être jugée cet été à Nantes pour « exercice illégal de la médecine ».