Immobilier en tension. Un manque de biens sur le marché morbihannais
Les notaires sont en première ligne pour prendre le pouls d’un marché immobilier de plus en plus tendu. Le littoral attire plus que jamais mais l’intérieur des terres séduit de plus en plus également. Rencontre avec Me Olivier Arens, président de la Chambre des notaires du Morbihan.
Comment décririez-vous le marché de l’immobilier dans le Morbihan ?
Le marché est très actif sur les zones tendues, c’est-à-dire le littoral. Les prix ont donc toujours tendance à augmenter, car il n’y a pas suffisamment de biens sur le marché pour satisfaire tous les candidats. À l’intérieur des terres, le trop-plein de biens à vendre se résorbe. On constate une très bonne activité, il y a des transactions
Comment se manifeste cette tension du marché sur la côte ?
On a une forte demande avec des listes d’attente. Certains biens n’ont même pas le temps d’être passés en publicité, il y a tout de suite un acquéreur. On est vraiment sur un marché vendeur. Quand un bien est au prix, il part et il part vite.
Comment expliquer cet attrait pour l’intérieur du département ?
Ce n’est pas un phénomène nouveau. Au moment de la crise des subprimes en 2009, on avait constaté un arrêt complet du secteur côtier, mais l’intérieur continuait à tourner. Chaque secteur a sa clientèle. Dans les terres, on a des biens qui valent cher, et même très cher, mais aussi des budgets à 80 000 euros pour un pavillon avec trois chambres et 1 000 m2 de terrain.
Les confinements successifs jouent-ils un rôle dans cette situation ?
On a constaté une hausse de l’activité à la sortie du premier confinement. Elle était soutenue avant, elle s’est accentuée depuis. Les acheteurs viennent plutôt de l’extérieur du département. Certains achètent des résidences secondaires, voire semi-principales. Il faut dire que beaucoup de critères attractifs sont réunis : un secteur côtier fantastique, un climat intéressant et ici, la situation sanitaire n’a jamais été dégradée.
Quel est le profil de ces acheteurs ?
Un peu plus de 10% des acheteurs viennent de la région parisienne. C’est le marché de la résidence secondaire, de la préparation de la retraite, que l’on ait des attaches ici ou pas. La clientèle anglaise est toujours présente, malgré le Brexit. C’était une grosse interrogation : on surveillait cette évolution de près, notamment dans le centre du Morbihan. L’âge moyen des acheteurs est également intéressant. Il est de vingt-cinq ans dans les terres pour un premier achat, et de quarante sur le littoral.
Certains de ces acheteurs arrivent-ils de régions plus chaudes ?
Certains acheteurs viennent effectivement chercher ici plus de fraîcheur et moins de promiscuité. Ce sont des gens plutôt âgés, qui investissent dans leur résidence principale. Soit ils changent de région, soit ils revendent leur résidence secondaire dans le Sud. Cela reste anecdotique, mais c’est une tendance que l’on remarque depuis plusieurs années et qui va se conforter.
Le télétravail dans le Morbihan ne fait plus peur ?
Aujourd’hui, la fibre arrive même dans les petits bourgs. Le développement de la 5G sera également très important pour la cohérence de nos territoires si l’on veut éviter des concentrations énormes autour des grands axes et des villes, avec tous les problèmes que cela peut causer.
L’attrait de Vannes ne se dément pas…
Toutes proportions gardées, on peut comparer le développement de Vannes à celui qu’a connu Nantes. Quelque chose est vraiment en train de se passer. Lorient continue gentiment de se développer. Le marché immobilier y est intéressant, soutenu, avec des secteurs très attractifs, comme Larmor-Plage.
Selon vous, quels sont les secteurs à surveiller ?
Le secteur à regarder de près, c’est celui de Questembert. On est à la croisée de tout et le secteur est en plein développement. Dès à présent, et dans les années à venir.
Le marché est donc tendu, mais tout le monde peut trouver un endroit où s’installer dans le Morbihan ?
Chaque acquéreur peut accéder à son rêve immobilier. Si Vannes intra-muros est hors de portée, on peut s’installer à Ploeren. Il y a toujours une solution dans le Morbihan.