Nantes se réinvente
Il y avait « 15 lieux à réinventer ». Des espaces en friche dont la ville de Nantes a demandé à ses habitants de se saisir. Près de six cents contributions ont été déposées par les citoyens, et quatorze projets ont été retenus, dont La Cocotte Solidaire. Ce restaurant solidaire a été l’un des premiers lieux à rouvrir. Découverte.
Il est un peu moins de midi. Exceptionnellement en ce début mars, le soleil fait une percée. Immédiatement, l’atmosphère de La Cocotte Solidaire se réchauffe. Il faut dire que le lieu, qui s’appelait auparavant La Cocotte en verre et qui abritait un restaurant étoilé, est couvert de baies vitrées. De cette pointe de l’île de Versailles, la vue sur l’Erdre est imprenable. La sérénité palpable. Une immense table de bois traverse la pièce. Quelques personnes s’agitent pour mettre paisiblement le couvert. Une odeur de chou farci s’échappe des cuisines. Ici, aucun professionnel ou presque. Tous ceux qui poussent la porte sont bénévoles. C’est un restaurant solidaire. « Nous avons en moyenne trente couverts et nous ne dépassons pas quarante personnes par jour pour conserver la convivialité. » Margaux Coradini est l’une des cofondatrices du lieu et l’une des deux « maîtresses de maison » employées à plein temps. « Notre association a pour objet de créer du lien de proximité, de lutter contre l’isolement. Nous faisons en sorte que les gens se rencontrent. » Ici, c’est participatif, comme à la maison. Pas de service à table, on se sert dans un grand plat et on peut faire la vaisselle à la fin.
« Ici, tout le monde se respecte »