Vin : rencontre avec la Meilleure Apprentie de France en sommellerie
Serait-ce l’école des champions ? Pour la seconde fois en trois éditions, une sommelière des Chants d’Avril remporte le titre de Meilleure Apprentie de France en sommellerie. Elle s’impose devant des concurrents des plus grandes maisons. Rencontre.
Dire qu’il y a du vin aux Chants d’Avril, c’est un peu comme dire que l’océan est mouillé. C’est une évidence. Le vin est partout. Jusque sur les tableaux des murs de l’une des plus anciennes adresses de la bistronomie nantaise. Il y a plus de cinq cents références de vins pour quarante couverts. « Inès nous dit d’arrêter d’acheter du vin », rigole franchement le chef Christophe François. Inès Tusseau, c’est la désormais Meilleure Apprentie de France, formée aux Chants d’Avril et qui termine son apprentissage en sommellerie.
La jeune femme s’est imposée fin octobre 2023 devant treize candidats venus de toute la France après avoir passé les épreuves départementales puis régionales. Son co-lauréat vient du Cheval Blanc, à Paris. Excusez du peu. « Quand il y a des Parisiens qui arrivent, ceux qui travaillent dans des palaces, c’est impressionnant, mais il y avait de l’émulation, c’était super », explique celle qui termine sa formation au CFA Henriman à Nantes. Comme tous les concurrents, elle s’est confrontée à l’épreuve de la dégustation, de la technique de décantation d’un vieux vin, mais aussi de l’ouverture (à la bougie !) et du service. Elle a dû aussi se frotter à « l’argumentation commerciale autour d’un menu » ou comment accorder les vins aux plats. Presque une formalité pour la jeune femme ?
« Tous les jours, à chaque service, nous travaillons autour d’un menu “mystère” et nous proposons des vins eux aussi “mystère”. Comme il y a énormément de références, c’est à nous d’apprendre en autodidacte à faire nos accords », décrit Inès Tusseau. « Notre travail de sommelier, on le fait à chaque table, résume Véronique François. On doit s’adapter aux goûts et au budget de chaque client. » Est-ce là le secret de la réussite des apprenties des Chants d’Avril ? « C’est vrai qu’ils forment des poulains, je suis la deuxième MAF après Lucie Jaulin en 2021 », sourit Inès. « On ne leur met aucune pression, ce sont elles qui travaillent, assure Christophe François. Inès a passé énormément d’heures à travailler. Nous, on a la passion du vin, on fait goûter, on a des oreilles partout, on va sur les domaines. Le reste, ça leur appartient ! »
Les chants d’Avril
2 rue Laënnec, Nantes – 02 40 89 34 76