Jeûner ou déjeuner ?
Jennifer Aniston, Hugh Jackman ou encore Scarlett Johansson, tous ont affirmé pratiquer le jeûne intermittent. Cette pratique, en vogue depuis une dizaine d’années, a récemment fait l’objet d’une conférence, organisée par l’Institut du thorax et la Société française d’endocrinologie (SFE), et animée par l’expert nantais en la matière, Pr David Jacobi, enseignant, chercheur et médecin spécialiste en nutrition. Urbanne l’a suivie.
Qu’est-ce que le jeûne intermittent ?
Le jeûne intermittent consiste à prolonger la période de jeûne nocturne jusqu’à douze heures et plus. « À partir du soir et de la nuit, vous allez consommer vos graisses stockées pour produire l’énergie dont vous avez besoin parce que vous êtes à jeun. C’est le cycle normal », a expliqué le Pr Jacobi durant la conférence. Or, si nous restreignons la période de prise alimentaire tout en mangeant sainement, nous pourrions avoir une meilleure utilisation des graisses.
Douze heures et plus sans manger vous effraie ? Rassurez-vous, vous pouvez commencer la journée avec un café sans sucre car les boissons non-caloriques ne cassent pas le jeûne.
Le jeûne intermittent permet-il la perte de poids ?
Pas vraiment. Pour une étude américaine, en 2020, deux groupes de personnes en surpoids ont été constitués : l’un a mangé librement, l’autre s’est restreint à manger de midi à vingt heures pendant douze semaines sans restriction calorique. Résultat : une toute petite perte de poids, mais pas identique, dans les deux groupes. « Cela remet en cause la croyance selon laquelle le jeûne intermittent serait un outil puissant pour contrôler le poids. » En revanche, une autre étude montre qu’après quatorze semaines de jeûne intermittent, un groupe d’hommes avec un pré-diabète a vu sa pression artérielle, son « mauvais » cholestérol ainsi que son taux de sucre diminuer. Ils ont également mieux dormi.
Si le jeûne intermittent ne favorise pas vraiment la perte de poids, il semble permettre de mieux vieillir. C’est toujours bon à prendre…
Comment mettre en place le jeûne intermittent ?
Le jeûne intermittent ne convient pas à tout le monde. Il peut être socialement difficile à mettre en place, notamment pour les personnes qui travaillent en horaires décalés ou la nuit. Il est aussi impossible de passer du tout au rien en un claquement de doigts, au risque de déclencher des effets secondaires le temps que le corps s’adapte (soit environ quinze jours) : maux de tête, léthargie, mauvaise humeur… « Le jeûne intermittent se teste et se fait par petites touches. »
Il peut cependant être utile dans certaines situations, et dans ce cas, c’est au médecin de déterminer qui, quand et comment le jeûne intermittent peut être mis en place.
Une dernière chose : observez les horaires de vos repas et vous constaterez peut-être que vous êtes déjà proche du jeûne intermittent sans le savoir, car la moyenne de jeûne nocturne est de 11h22…