Conseils lecture de l’été 2021 avec la librairie Coiffard
Coup de coeur pour un Nantais
Elizabeth a sept ans aujourd’hui mais elle est déçue quand elle réalise que son cadeau est une robe de princesse. « La robe est la première étape de la surprise. La douche et la brosse à cheveux sont la seconde ». La troisième, c’est le concours de mini-miss auquel sa mère l’a inscrite. « Quelle petite fille ne rêve pas d’être une princesse ? ». Sa mère jubile. Un sacré anniversaire. L’enfer va durer cinq ans.
Florida, c’est l’histoire de la vengeance d’une petite fille dont l’enfance a été volée par ses parents. Et cette Elizabeth ! Quel personnage ! Elle est à la fois terrifiante et attachante. Olivier Bourdeaut est un funambule magnifique : le sujet était difficile, l’acrobatie est belle et la réception très réussie.
TROIS COUPS DE COEUR POUR L’ÉTÉ
«Le syndrôme des coeurs brisés », Salomé Baudino
Les Éditions de l’Observatoire
Imaginez qu’un gadget électronique puisse donner la date de votre rupture amoureuse… Alors que Lola et Victor s’aiment en toute simplicité, avec une tendresse rare, ils se trouvent confrontés à la date fatidique : leur histoire d’amour n’a plus que deux mois à vivre ! Nos deux amoureux choqués glissent sur la pente dangereuse de la colère, la rancœur et la jalousie. Comment est-il encore possible d’aimer l’autre quand on sait que la fin est proche ? A-t-on le temps et l’envie de profiter encore de quelques instants à deux ? Savoir, est-ce déjà une fin en soi ?
Le syndrôme des cœurs brisés est une lecture d’une douceur bienvenue, un roman moderne et intelligent.
« Soulagements », Falmarès
Éditions Les Mandarines
Falmarès est le nom de plume de Mohamed Bangoura, jeune « réfugié poétique », comme il aime se définir. C’est lors de son arrivée en Italie, après un chemin difficile depuis sa Guinée natale, que la nécessité des mots a surgi comme un besoin inextinguible, un soulagement à la douleur, au manque d’une mère morte dans ses bras. Depuis, Falmarès est habité à la fois par sa terre ancestrale et par sa terre d’adoption. Entre chaleur africaine et minéralité bretonne, sa poésie résonne, elle touche notre humanité, elle vibre d’espoir, elle réinvente à la fois la phrase et le poète lui-même. Son chant poétique nous attrape et nous fait danser au son de sa langue envoûtante.
« Tant qu’il reste des îles », Martin Dumont
Les Avrils – Éditions Delcourt
L’île dont il est question dans le roman de Martin Dumont, c’est l’île de Marcel, de Stéphane, de Joss, de Christine… Mais c’est surtout l’île de Léni. Il est né là, a grandi là et travaille depuis des années sur le chantier naval de Marcel. Souvent, après le boulot, Léni retrouve les copains au café du port. Mais depuis quelque temps, les conversations tournent autour d’un seul sujet : le pont. Bientôt, l’île ne sera plus tout à fait une île puisqu’un pont la reliera au continent. En refermant Tant qu’il reste des îles, vous aurez le sentiment d’avoir accueilli au creux du cœur une humanité simple, fragile, fidèle et solidaire. Le peuple de la mer.
POUR LA PETITE HISTOIRE
La sculpture Le liseur aux canaris, qui surplombe la librairie, est né de plusieurs rencontres. Celle d’un artiste designer, Stéphane Phélippot, et de deux libraires qui voulaient fêter les cent ans de leur librairie nantaise. Et celle de l’artiste avec un jeune réfugié sénégalais. Il y a eu aussi un rêve et l’envie d’inscrire symboliquement une librairie dans son territoire historique et littéraire. Aujourd’hui, le liseur, libéré de ses chaînes, un livre à la main, lit sous l’œil bienveillant de trois oiseaux quelques mètres au-dessus de l’entrée de la librairie pour le plus grand plaisir des passants.